Margaret est une femme propre sous tout rapport, l’Américaine modèle dont aucun cheveu ne dépasse, à l’image immaculée, et soucieuse de le rester. Son mari Alec en revanche est un paysan simple qui aime la boisson, la nature, la vie dans ce qu’elle offre de plus généreux. Malgré ces différences, le couple est heureux en ménage et coule des jours paisibles. Tout va tellement bien qu’ils proposent à la petite sœur de Margaret de venir vivre chez eux dans l’Iowa, alors que cette dernière viens de passer plusieurs années en Écosse. Elspeth est l’inverse de Margaret. Encore jeune et insouciante, l’innocence de la vie la rend attendrissante et curieuse, se fichant du qu’en dira-t-on tant qu’elle apprend de nouvelles choses.
Les mois passent et la vie tranquille continue, mais les caractères divergents des deux époux rapprochent le mari de la belle-sœur. Les reproches de Margaret trouvent une consolation chez Elspeth. La vie bien carrée et toute propre apparaît insouciante et libre. Finalement ce qui se dessinait arrive.
Je ne peux pas tout révéler car l’histoire se distille, mais la vie de ce trio sera détruite en l’espace d’un instant.
Tant de rancœurs et de souffrance pour initialement avoir cherché une parcelle de bonheur. Ils vont passer le reste de leur vie à être en colère, à vieillir sans amour et douceur.
Parce qu’il ne fallait rien dire. Ne rien laisser transparaître. Garder une image lisse et homogène, cacher les émotions et les pensées profondes pour conserver l’illusion d’une famille exemplaire.
Cette nouvelle est étonnamment belle dans le message qu’elle transmet. La volonté d’être heureux, mais surtout la capacité qu’ont les humains à détruire tout ça et à passer leur existence meurtris au lieu de s’enfuir de cette prison que nous impose la société. Trois vies seront annihilé alors que chacune aspirait à la plénitude. C’est diablement triste, le tout nimbé dans la plume mélancolique de Wallace Stegner qui nous plonge dans la vie rurale américaine. De la poésie à l’état pur qui peut en faire réfléchir plus d’un. Un grand moment d’une douce déprime que l’on sait être si répandue dans le monde.
https://cenquellesalle.wordpress.com/2021/03/14/une-journee-dautomne/