Incontournable Mai 2024

J'avais découvert Leo Timmers avec son album "Le monstre du lac", qui était pétillant et comique, et ici, l'auteur néerlandais propose une histoire de chats.

Il s'agit d'une réédition possiblement réécrite, paru pour la première fois en français sous le titre "Gribouille en vadrouille" en 2018, sous la bannière des éditions Mineditions. Les noms des personnages ont été changés dans cette version-ci.

Léon jouait avec Véra, un papillon monarque, d'abord sur les toits de sa maison, puis à travers la ville. Hélas, il perd son amie de vue et du fait même, son chemin de retours vers la maison. Désespéré, Léon observe les maisons des autres animaux, des maisons perchées, au raz-du-sol ou de toute petites. Quand il tente de faire de même, le pauvre chat réalise qu'il n'est pas simple de se trouver une maison. Quand il fait une tentative dans une poubelle, il rencontre alors une chatte rousse, qui émerge d'une autre poubelle et lui demande d'où il vient. Expliquant alors dans quel pétrin il est, d'autres chats émergent à leur tour des poubelles, car la mention de Véra leur sonne familier. Mais oui! Ils connaissent bien Véra, ils et elles jouent souvent avec le papillon dans le parc. La petite troupe féline guide le chat perdu jusqu'au parc, où des dizaines de papillons monarque font un ballet autour d'un pot à fleurs blanches qui ressemblent à de grosses gouttes duveteuses. Ça tombe bien, Véra veut justement jouer à "attrape moi" et fait ainsi le chemin inverse. Sur le chemin de la maison, les chats ne remarquent pas, placardés sur les murs, des affiches avec la photo de Léon sur lesquelles ont peut lire "Perdu", un numéro de téléphone juste en dessous. Heureusement, Léon retrouve le chemin vers la maison, grâce à ses nouveaux amis et à Véra, retrouvant la petite fille qui est très heureuse de retrouver son chat.

Ces chats sont tellement mignons avec leur grands yeux ovales, leur pattes toute fines aux extrémités toutes petites et leur expression imminemment curieuse. La présence des sourcils leur donne aussi pleins d'expression, surtout pour Léon, qui a l'air piteux quand il se perd. On ne peut pas faire autrement que d'avoir de l'empathie pour lui. On peut presque deviner l'histoire dans le texte tant le tout est claire. Mention à cet oiseau dans son nid, qu'on voit sur la couverture, avec son immense oeil rond, dont la bouille est aussi rigolote. Bref, je retrouve le talent graphique que j'avais constater dans 'Le monstre du lac".

C'est une histoire simple, celle d'un chat perdu qui se fait aider de ses pairs et retrouve son foyer, mais dans l'entrefaite, on parle un peu de la diversité des maisons: la coquille de l'escargot, le nid perché des oiseaux et les craques dans le béton qui servent d'entrées aux insectes. Mais bon, ce ne sont pas des options très viables pour les chats.

Enfin, j'aime bien cette conclusion. En se perdant, Léon aurait pu prendre peur de vivre des expériences et ne plus vouloir sortir de la maison, mais en rencontrant les autres chats et ayant vu le parc pour la première fois, son aventure qui a prit une tournure angoissante a été suivie de découvertes intéressantes. La nouveauté peut faire peur, mais c'est également par son intermédiaire que la vie prend des couleurs et nous mène ailleurs. En ce sens, quand Léon affirme qu'il compte bien sortir le lendemain, ce qu'il dit, c'est qu'il compte bien poursuivre ses découvertes, que ce soit avec ses nouveaux amis ou avec Véra, peut importe où. J'aime qu'il garde son désir de jouer et de découvrir.

Comme je le mentionne souvent, les albums ayant peu de texte et qui plus est en dialogue, sont des perles pour certains lectorats. Je pense aux petits hiboux de 3-4 ans, le préscolaire des 4-5 ans, mais aussi les classes d'accueil qui aide à la francisation, les classes à besoins particuliers comme les classes DI-TSA, les classes langage ou encore pour les jeunes ayant des défis en lecture. Il y a un besoin pour nombre de nos jeunes et les albums ludiques, simples et avec des textes simples sont plus que bienvenue.

Bref, une autre belle trouvaille pour la maison Cambourakis et la littérature jeunesse des pays-bas, dont je sais déjà que ses chats sympathiques et sa tendre conclusion vont plaire à bien des profs et bien des jeunes lecteurs et lectrices.

Pour un lectorat préscolaire, 4-5 ans+

Shaynning

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