Tracer la route...
A peine la dernière page lue et le bouquin (hélas) refermé, je me replonge mentalement au cœur de la foisonnante aventure proposée par Harrison et ne peux m’empêcher de « subir », d’une façon plutôt...
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le 22 avr. 2016
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A peine la dernière page lue et le bouquin (hélas) refermé, je me replonge mentalement au cœur de la foisonnante aventure proposée par Harrison et ne peux m’empêcher de « subir », d’une façon plutôt positive, les conséquences de cette lecture surprenante. Une Odyssée américaine n’est pas un road-trip, c’est une introspection, une interrogation (avec quelques réponses) sur l’essence même de la vie, le modernisme qui détruit la communication et fini dans cette œuvre avec une belle spontanéité dans une cuvette de toilettes. Encore une fois, « Science sans conscience n'est que ruine de l'âme » et Rabelais toujours d’actualité. C’est d’ailleurs à un Gargantua de l’amour, des femmes, de la vraie nourriture et d’un style de vie très proche de la terre que le lecteur aura affaire dans cet énième roman traitant de l’amour immodéré que vouait le grand Jim à des valeurs essentielles : les femmes, la pêche, sa terre, les relations humaines sans intermédiaire, etc.
Le plus beau dans tout cela c’est que malgré l’âge et les déceptions, le héros un peu bourru, adepte lui aussi, et comme par hasard, de la pêche et de l’authentique en général, nous invite à le suivre dans cette Amérique du Nord qu’Harrison est (était) un des derniers à dépeindre de cette façon.
A la sauvage ? Peut-être un peu mais c’est tellement plus intéressant que l’abondance de lectures issues d’outre atlantique décrivant une nation capitaliste en effervescence et au bord de la rupture.
MAIS ENCORE ? Vie après vie après vie, le vieil héros fatigué a ouvert une nouvelle page de sa vie et on lui fait confiance pour savoir la vivre, avec excès s’il le faut.
En attendant, cette peinture contemplative des États-Unis sonne juste et parle à ce que nous avons – si nous avons su le préserver – de plus sensible, notre profonde nature humaine mise à mal par notre mode de vie et les appareils qui nous régentent (et que l’on laisse faire comme des ânes bâtés, en redemandant même).
Aux lecteurs qui s’attendent à être percutés « à l’américaine » : Il n’y aura pas de rebondissement, pas même d’intrigue, vous ne trouverez là que lenteur et banalité de la vie qui s’écoule et s’écoule encore avec plus ou moins d’accidents… à titre de test : trouvez une rivière et regardez la couler assis sur la berge. Si vous tenez moins de trois minutes, lisez autre chose car c’est un narrateur bien peu fringuant qui vient vous raconter son histoire doucement, sans effet aucun hormis les sauts du coq à l’âne qui peuvent déstabiliser et passer pour une faille de la structure, mais sont à prendre (à mon humble avis) pour un style « journal de bord », à lire comme tel donc.
L’escapade est belle, la route s’est achevée pour JH, mais ses personnages resteront vivants sur mes étagères. Pour cela je dis merci à la technologie … de l’imprimerie.
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Créée
le 22 avr. 2016
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