Tracer la route...
A peine la dernière page lue et le bouquin (hélas) refermé, je me replonge mentalement au cœur de la foisonnante aventure proposée par Harrison et ne peux m’empêcher de « subir », d’une façon plutôt...
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le 22 avr. 2016
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'Une odyssée américaine' est le premier livre que je lis de cet auteur Jim HARRISON. Peu, très peu emballé par une écriture répétitive à l'image, selon moi, d'un électroencéphalogramme plat!
Cliff a enseigné la littérature, puis a repris la ferme de la belle-famille . A soixante deux ans, il a perdu son chien, se retrouve largué par sa femme, dépossédé de sa ferme et sans avenir. Prenant avec lui un vieux puzzle de son enfance dont chaque pièce représente un des état des Amériques, il embarque dans sa vieille guimbarde et prend la route comme on prend la fuite. Au passage de chaque frontière d'un nouvel état, de sa voiture, il jettera la pièce correspondante de son puzzle... L'idée est plutôt sympathique et cette transhumance aurait pu déboucher sur une jolie découverte du fin fond de l'homme et de l'Amérique ...
Mais voilà, de digressions en souvenirs décousus, tous les chapitres se ressemblent. Quand on en a lu un, on les a lus tous! Dans tous ces états, pour lesquels il se donne le projet d'en modifier le nom ainsi que celui de l'oiseau emblématique, Cliff avalent des kilomètres, prend des photos de bovidés, observe les oiseaux et cherche à pêcher... Et après? Rien, ou si peu! Le reste du temps, dans la plus grande des confusions, il monologue, le plus souvent, avec son passé, ses fantasmes, les émois sexuels dont il se souvient, qu'il réitère sans mesure avec Marybelle, une ancienne élève, quarantaine bien faite, qui l'a rejoint dans cette errance sur les routes américaines.
J'ai eu beaucoup de peine à rêver, à m'associer, en masque ou même contre-masque, avec un tel personnage! Peut-être fallait-il lire, en filigrane, une réflexion sur l'âge qui avance, sur le couple qui a des difficultés à se fidéliser, sur la valeur des gens en fonction du salaire qu'ils génèrent ou de l'importance d'un lien téléphonique permanent qui semble une nécessité absolue de vie pour les uns alors qu'il est fil et boulet à la patte pour d'autres? Peut-être n'ai-je pas bien lu. Peut-être suis-je passé à côté d'une réflexion profonde cachée derrière cette succession incessante d'instantanés de vie qui se répètent et se répètent de chapitre en chapitre! Mais comme l'histoire est linéaire et plate, la réflexion prend la même forme. Peu, pas, de développement de la pensée, d'invitation à une élévation de l'esprit!
Bref, un livre soporifique qui en apprend peu sur les états d'Amérique, sur l'Homme et sa recherche d'une vie fondée sur des valeurs qui donnent à chacun de trouver sa place en lien avec lui-même et avec les autres. Un livre qui ne m'a pas nourri! A oublier...
Mais, je donnerai une seconde chance à Jim Harrison. Je me soumettrai à une autre découverte de cet auteur... D'après de nombreuses critiques, il serait bien capable de me surprendre... J'en serais ravi!
Créée
le 2 août 2015
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3 commentaires
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