Une passion dans le désert par BibliOrnitho
Un soldat provençal, lors d’une campagne militaire en Haute-Egypte, se retrouve prisonnier aux mains de nomades autochtones. Le soldat s’évade et se retrouve seul au milieu du désert. Près d’abandonner et de mettre un terme à son errance et à sa vie, il découvre subitement de quoi survivre quelques temps : une grotte, un peu d’eau et quelques dattiers chargés de fruits sucrés. L’euphorie succède au désespoir.
La nuit suivante, le soldat discerne à une longueur de bras de lui un léopard, couché. Une femelle à la robe tachetée. La Panthère arabe, au 19e siècle était encore présente en Egypte. Cette rencontre fortuite ne serait plus possible aujourd’hui. Mais Balzac n’est pas en train d’écrire un poème naturaliste.
Alors que la femme se fait souvent féline, le lecteur assiste cette fois à la féminisation du félin. Juste retour des choses. La panthère ronronne quand on la grattouille, s’allonge sur le sable, s’étire, baille et on imagine les poses lascives d’une courtisane. Mademoiselle se fait également jalouse lorsque l’attention de son amant se détourne d’elle. Elle le poursuit et le rattrape lorsqu’il tente de s’échapper. Enfin, Balzac établit clairement le parallèle entre l’animal et la première maîtresse (Mignonne) du soldat que celui-ci croit reconnaître en l’animal.
A cela s’ajoute les descriptions de Balzac, la beauté poétique mais implacable du désert, les lumières de l’Orient, le vent qui sculpte le paysage. Une nouvelle très agréable à lire.