Comment ne pas s'attacher à Owen Meany ?
Comment ne pas souhaiter qu'il existe ?
Comment ne pas pleurer sur sa fin ?
Comment ne pas prier pour qu'il nous revienne ?
Un livre magistral, admirable... fascinant.
John Irving manipule complètement le lecteur.
On est OBLIGE d'aimer le jeune Owen, affublé d'une voix hors du commun, de sa toute petite taille, de ses déclarations majuscules et péremptoires, de sa tragique destinée de prophète en miniature.
On ne SUPPORTE pas son arrogance adolescente, cette façon qu'il a de gérer la vie de son ami John Wheelwright, son esprit contestataire, sa rébellion maîtrisée, et toute cette planification minutieuse des moindres évènements qui vont le mener à sa fin dont il connaît la date depuis qu'il est enfant, et donc il soupçonne les circonstances.
On VÉNÈRE son destin héroïque, tout en se MOQUANT de tout ceux qui l'entourent, parce qu'ils ne lui arrivent pas à la cheville y compris le narrateur.
Y compris NOUS MÊME !
C'est comme si OWEN MEANY, personnage de papier AGISSAIT sur nous du fond des abîmes de la création.
On se sent tout petit, touuuut petit.
Je n'ai jamais, jamais ressenti ça en lisant un livre.
Impression effrayante, et rassurante, car il est doux et douloureux à la fois de s'imaginer qu'Owen est réel...
J'aimerais ne jamais avoir terminé ce lire, pour éprouver encore cette sensation pesante que je ne peux pas le sauver.