Une petite poignée de secondes sont-elles suffisantes pour faire basculer un être ?
Comment un moment aussi fugace pourrait-il impacter le restant d’une vie ?
La réponse est simple : en ôtant celle d’une personne.
Juste comme ça, elle est là, et l’instant d’après, elle n’y est plus.
Le soir du 31 décembre 1995, Madeline va commettre ce geste terrible.
Définitif. Incontrôlable.
Et, surtout, inexplicable.
En une minute, une toute petite minute, son étoile s’est éteinte, et son univers s’est retourné.
Mais que s’est-il passé exactement à ce moment-là ?
Vingt ans plus tard, Mad sort de prison après avoir insisté pour purger l’intégralité de sa peine.
Pour autant, elle n’a jamais excepté de raconter à qui que ce soit ce qu’il s’est passé réellement pendant cette fameuse minute.
Laurence Peyrin sait décidément très bien créer des personnages attendrissants malgré leurs failles.
Que ce soit Madeline, Mira, Sarah, Dylan ou Ezra, on s’attache à chacun, tout en gardant en mémoire que nous avons encore beaucoup à découvrir sur eux au fil des pages...
La double temporalité choisie par l’auteur nous permet, d’une part, de suivre Madeline à partir de sa remise en liberté et d’appréhender les changements à accepter avec elle, et d’autre part, de la suivre depuis la fameuse nuit, puis durant toute son incarcération.
Et à mesure que les chapitres défilent, la Madeline d’avant nous permet de mieux cerner celle d’aujourd’hui.
La plume est à la fois délicate et directe.
Les chapitres se déroulant à Bedford Hills sont criants de vérité, parfaitement sombres, mais sans aucune exagération, et ne font que d’autant plus ressortir la luminosité et le sentiment de liberté de ceux se déroulant à Sag Harbor ou à Montauk.
L’intrigue est fine, très joliment développée, et tient le lecteur jusqu’au bout.
Le rythme est changeant, selon les lieux des chapitres, et s’accorde à chaque fois très bien aux situations vécues.
Vingt années, aussi noires soient-elles, suffisent-elles pour se pardonner une seule minute de sa vie ?
Durant 480 pages, rédemption et culpabilité se feront une guerre sans merci.
Et si ça vous était arrivé à vous, qu’auriez-vous choisi ?