Une vie comme les autres nous livre l’histoire de Jude St. Vincent. Jude est un fils, un homme aimé et respecté, mais seulement pour une partie de sa vie. Son existence est dominée par un nombre incalculable de douleurs et de traumatismes. Une vie comme les autres est un livre qui parle de traumatismes, de dépression, de drogues, de quêtes identitaires, de tortures, d’auto-mutilation, de violences physiques et sexuelles. Je recommande à toute personne envisageant de le lire de se renseigner sur les TW avant. C’est une histoire crue qui ne laisse rien sous la surface et qui n’hésite pas à mettre en lumière des thèmes sombres. Le vocabulaire est cru, chirurgical et les descriptions claires et précises. Pas de langue de bois, Hanya Yanagihara n’hésite pas à décrire des événements difficiles avec clarté.
Une vie comme les autres nous propose de suivre quatre camarades de fac : Jude, Willem, JB et Malcom. Ils ont tous leurs personnalités, leurs défauts et leurs combats. Nous suivons alors l’évolution de leurs relations les uns avec les autres. Jude et son passé représentent le cœur de l’histoire, la personne qui relie les autres, l’homme qui peine à s’ouvrir, le petit garçon qui lutte contre ses cicatrices. Jude est le soleil noir de toutes ses relations, il motive leur existence, pousse ces gens les uns vers les autres, les uns hors des autres. Sa lutte contre la vie et les sévices qu’il subit durant de longues années sont le véritable sujet de l’histoire.
Malgré son thème profondément déprimant et déchirant, Une vie comme les autres reste un livre qui traite de compassion et de compréhension. Les personnages cherchent à se comprendre, à se trouver, à s’aimer. Ils tentent de lutter contre l’immensité du monde et les douleurs qu’il est si facile d’infliger à autrui. Il traite de personnes brisées qui essayent de se reconstruire, de parents qui essayent de surmonter la mort d’un enfant, d’un homme essayant de se remettre d’années d’abus et de sévices. Bien que l’espoir soit présent, la vie reste cruelle et nous ne gagnons pas toujours nos combats. Les traumatismes restent des traumatismes et nous ne pouvons qu’essayer de nous raccrocher à l’espoir de trouver la lumière au bout du tunnel. C’est alors un livre qui parle d’amour et de ce que nous sommes prêts à faire pour les personnes que nous aimons.
Il s’agit également d’un des plus beaux livres que j’ai pu lire de ma vie. L’écriture est sublime, les personnages sont vrais et l’histoire poignante. Les protagonistes sont brisés et leurs récits ne nous épargnent rien. C’est un livre excessivement triste qui marque irrévocablement son lecteur. C’est un livre difficile à lire, un livre qui vous donnera la nausée, qui vous fera pleurer des larmes intarissables, mais c’est un livre qui en vaut la peine. J’ai lu ce livre en début d’année et il s’est directement classé comme ma meilleure lecture de l’année. Je ne pense pas l’oublier un jour, certaines de ces citations resteront à jamais avec moi et feront toujours partie de mes favorites.
L’histoire d’amour de Jude et Willem est une des plus belles de l’histoire de la littérature. C’est également une des plus déchirantes. Elle témoigne de la lumière qui peut percer les ténèbres, mais également de l’acharnement sans fin de la vie. La vie est un combat, elle vous pousse la tête sous l’eau, vous jette contre des rochers, puis vous dépose calmement sur la rive pour vous laisser profiter du soleil. Elle vous laisse espérer, vous laisse souhaiter pour de meilleurs jours.