J'ai fini ce gros pavé de 1100 pages hier soir, après trois jours intenses de lecture, n'arrivant pas à m'arrêter. Et depuis hier, je suis littéralement -et je pèse mes mots-, en état de choc. La lecture, éprouvante dès la 300e page, est devenue plus atroce encore, à partir de l'explication de l'accident de la route de Jude. Si bien que, j'ai fini ma lecture en pleurant à grosses larmes, la gorge nouée, la mort de Willem et le suicide de Jude, n'arrangeant rien.
Une vie comme les autres porte bien son titre. Si on résume rapidement, quatre amis se lient à l'université, jusqu'à leur mort. Le roman traite ainsi de l'amitié qui évolue au-fur-et-à-mesure des années, des blessures irréparables que l'on retrouve dans la vie de tout un chacun, et qui, parfois sont insoupsonnables tant elles s'accumulent. L'histoire dépeind avec justesse la lutte des personnes en souffrance pour survivre, l'inéluctable suicide, pressenti par les proches qui ne peuvent rien faire pour y remédier. Finalement, des tranches de vies s'entremêlent, s'alimentent, et, malgré la cruauté de ce livre, Hania Y. révèle un des sens de la vie : aimer inconditionellement une personne, un fils, un amant, un ami.
Je comprend la critique que l'on peut faire à Hania Yanagihara. J'ai vu dans d'autres avis que l'on lui reprochait le côté gore et mélodramatique poussés à l'extrême. On n'en finit pas d'être surpris et dégouté. A tel point que je devais passer certains paragraphes par moment, tant ils étaient éprouvants psychologiquement et physiquement. Mais n'est-ce pas cela aussi, la puissance de la littérature ? Nous purger par la catharsis, par une histoire si poignante, que je m'en souviendrais sûrement toute ma vie ?
L'autre critique que je peux faire aussi, est que j'ai trouvé par moment l'écriture, ou la traduction, un peu maladroite.
Malgré tout, Willem et Jude me manque depuis hier, et j'ai l'impression, moi aussi, d'avoir perdu des êtres chers.