Une vie dans le cinéma par Alligator
Fév 2008:
Premier tome de l'autobiographie de Michael Powell.
Cet immense cinéaste débute dans le monde du cinéma au bas de l'échelle aux studios de la Victorine à Nice, pour la MGM, notamment travaillant pour Rex Ingram.
Mais ce n'est pas seulement à toute l'histoire du cinéma, l'arrivée du parlant, la naissance du cinéma britannique, les relations entre le cinéma européen et le cinéma hollywoodien ou bien encore le liens entre théâtre et cinéma, toutes les anecdotes croustillantes, édifiantes, réflexives, philosophiques et toutes ses pensées intimes sur un métier, des idéaux mais encore il nous invite avec une franchise redoutable (quoique limitée à celle qu'il s'octroie lui même, le bougre ne fait pas preuve d'honnêteté en toute circonstance) à contempler plus qu'une carrière, sa vie. Une vie dans le cinéma ne s'arrête pas au cinéma. Elle continue dans sa famille, son père, sa mère, la mort de son frère, ses amours avec Frankie Reidy, Deborah Kerr ou Kathleen Byron, ses emmerdes, ses amis et acolytes au premier rang duquel on trouve Emeric Pressburger bien entendu. Une vie de cinéma est une longue chanson d'Aznavour si je puis dire.
C'est bourré d'informations sur un demi-siècle de cinéma. A peur de choses près, ce tome s'arrête à l'après guerre, au Narcisse noir disons.
C'est bigrement bien écrit parfois. L'on reconnait le conteur né, l'amoureux de la poésie, de la vie et des humains. C'est un livre plein d'humanité, franc et aveugle, faible et fort, orgueilleux et humble.