Sombre loukoum
Vathek narre à un rythme soutenu et dans une langue déléctable le périple merveilleux (entendre extraordinaire, étrange, magique) du Calife éponyme jusqu'aux enfers que dirige le noir Eblis. S'il est...
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Vathek est un conte gothique assez long pour ce type de format (quatre-vingts pages environ) écrit directement en langue française par le Britannique William Beckford. Avec ce livre, on part au cœur de l’orient pour suivre la déchéance progressive d’un calife avide de connaître les arcanes de puissances occultes. Entrainé par un serviteur du Diable, il en exécute les moindres désirs et veille scrupuleusement à s’en faire bien voir en dépit de toutes considérations morales. Sa mère, plus perverse encore, n’a de cesse de l’encourager dans cette voie et se livre elle-même à toute sorte de cruauté jusqu’à ce que le kafir décide enfin d’accorder à Vathek et sa compagne Nouronihar le passage dans le palais souterrain où l’attend le terrible démon Eblis.
Je ne suis pas particulièrement friande des contextes orientaux, mais abstraction faite de cette subjectivité absolue, je reconnais que cette petite histoire est réussie. Le style me semble irréprochable et le scénario présente une richesse de personnages et de situations (plus ou moins absurdes) bien orchestrés. Le livre allie formidablement les codes du conte et du mouvement gothique en mettant en scène des sorcières, des goules, des djinns, des momies, des animaux pervertis aux allures inquiétantes sur fond de religion avec l’éternel lutte bien / mal. On remarquera au passage que les sentiers du Mal se révèlent finalement plus durs à suivre que ceux du bien ; Vathek se voue à la cause du giaour, mais ne reçoit aucune satisfaction en retour. C’est un peu le type qui s’obstine vainement sur quelque chose même si en définitive il est gratifié d’une magnifique récompense au bout du parcours (?). D’ailleurs, la fin est simplement magistrale ; c’est incontestablement le moment que j’ai préféré dans le livre, mais je ne dirais rien de plus à son sujet pour ne pas gâcher le plaisir de ceux qui voudront éventuellement le lire. En définitive, c’est un conte assez cru et violent, mais certaines scènes sont tellement grotesques et exagérées qu’on se prend plusieurs fois à sourire durant la lecture.
À noter qu’il existe une version de cet ouvrage beaucoup plus complète que je ne possède pas intitulé Vathek et ses épisodes chez l’éditeur José Corti. Les fameux épisodes font référence aux personnages que Vathek rencontre à la fin de l’histoire et à qui il demande leur parcours respectif (qu’on ne peut donc pas lire dans la version simple).
Créée
le 27 nov. 2015
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