C'est tout à fait par hasard que je me retrouve à lire ce livre. Je l'avais, originellement, acheté pour l'offrir à une proche, malheureusement, celle-ci l'avait déjà lue et appréciée. Je me suis donc dit que le destin en avait voulu ainsi. Je conservais l'objet et me mis à le lire le lendemain. A présent achevé, je peux affirmer, sans hésitation, l'avoir adoré et remercie l'élément qui m'a poussé à le choisir plutôt qu'un autre dans le rayon de la librairie.
J'aime l'écriture, le style et le chapitrage qui permettent de nous plonger dans les pensées du narrateur et ainsi d'épouser son point de vue et sa vision. Il est aussi, très rafraîchissant de retrouver ses 15 ans grâce à l'identification du lecteur pour l'adolescent qui le guide tout au long de la lecture. Le ton, volontairement naïf et maladroit parfois, est parfaitement employé donnant une certaine authenticité à l'ouvrage qui se veut être le journal d'Emile. Un journal intime qui se transforme vite en journal de voyage. Après une présentation des personnages, du contexte et des situations, nous partons pour un séjour rocambolesque à destination de Venise. Objectif de ce trajet : retrouver la jeune fille pour laquelle Emile est épris; ce dernier ayant reçu une invitation pour la voir jouer du violon lors d'un concert orchestré par le père de Pauline.
Aussi, on oscille entre scènes comiques et dramatiques (selon la perception d'un adolescent de 15 ans pas toujours sûr de lui et souvent encombré de lui-même) en passant, inévitablement, par des situations émouvantes. C'est également, en filigrane, l'occasion de faire se confronter deux milieux sociaux radicalement opposés et d'évoquer les conséquences et les a priori ressentis propres à chacun. L'admiration pour ce que l'on ne possède pas. En somme, Pauline ne supporte plus les disputes de ses parents qui viennent rythmer les journées du cocon familial et Emile se sent régulièrement honteux de ressentir de la honte envers sa famille qu'il aime de toute évidence.
"Venise n'est pas en Italie" est un ouvrage qui offre une lecture agréable, nous faisant passer du rire aux larmes (même si j'en conviens l'expression est ici un peu excessive) et fait preuve d'une grande sincérité et de beaucoup de justesse en ce qui concerne la psychologie des personnages.

david7788
7
Écrit par

Créée

le 17 juin 2017

Critique lue 751 fois

david7788

Écrit par

Critique lue 751 fois

D'autres avis sur Venise n'est pas en Italie

Venise n'est pas en Italie
CharlyyPhoenix
10

Un roman feel good & amoureux qui m'a totalement convaincu...

Critique du Phoenix. "Venise n'est pas en Italie" de Ivan Calbérac. 315 pages. Le livre de Poche.L'auteur précise ce qu'il entend par ce titre énigmatique. Venise est là où le cœur est en fête...

le 8 déc. 2022

Venise n'est pas en Italie
noid_ch
6

Faites vos valises

C’est plus vraiment ma tasse de thé, mais j’aurais adoré lire ce livre plus jeune. Des punchlines bien senties, un humour plein d’autodérision et de sensibilité. Une famille décalée, avec ses petits...

le 4 avr. 2022

Du même critique

Une femme
david7788
7

Avis "Une femme" de Annie Ernaux

Petit ouvrage pour un grand moment. Dans cette oeuvre, écrite avec talent, nous y découvrons le destin de deux femmes. Une mère, sa fille. Une sorte de drame mélancolique où chaque instant devient...

le 27 mai 2016

3 j'aime

Knockemstiff
david7788
7

Avis "Knockemstiff" de Donald Ray Pollock

J'avais lu auparavant "Le Diable tout le temps" que j'avais littéralement adoré. J'aimais le style, le ton, les personnages, les descriptions... bref j'avais été conquis. Je réitère l'expérience avec...

le 15 août 2018

2 j'aime

Brûlant secret
david7788
8

Avis " Brûlant secret", Stefan Zweig

Nouvelle principale d'un recueil court; cette histoire retrace le séjour d'un jeune garçon de douze ans, accompagné de sa mère. Cela se déroule dans un hôtel, chic et encerclé de nature; une...

le 15 août 2018

2 j'aime