ATTENTION - J'avais noté 7. Parce que ce livre m'a amusé et est un exemple assez typique de certaine littérature réactionnaire. Devant l'avalanche de notes similaires, où se perdait l'ironie de la mienne, j'ai renoté à hauteur de ce que je pense vraiment que devrait être la place de ce bouquin dans ma bibliothèque - identique au "Premier sexe" de Zemmour, qui s'en est largement inspiré.
Mais à être extrémiste plus que Zemmour encore, Soral en devient réellement drôle. Car ce réactionnarisme haineux, dans son extrémisme même - sous la guise d'une misogynie et d'une homophobie sans concession - n'est pas sans me rappeler les outrance d'un Weininger, théories loufoques en moins.
C'est de l'imprécation tartinée de bile, Soral, dans la grande veine des décadents. En ce sens, il hérite bien de cet avatar du romantisme que fut la Décadence, tout en se réclamant de modèles des rapports de genre qui lui sont antérieur mais qui, au fond, se sont figés dans l'après-guerre sous l'impulsion d'un gaullisme aussi progressiste en matière politique qu'il fut rétrograde en matières de mœurs.
Et il se trouve que je prends du plaisir à lire cette littérature sanieuse comme issue d'un passé qu'on croirait lointain, tant l'écart est réjouissant d'avec une façon sereine de vivre l'existence. Cette forme de résurgence me permet encore de rester vigilant : les choses ne sont jamais aussi apaisées qu'on le croit. Soral en est la preuve.
Finalement, peut-être de façon assez inconséquente, je lis ce genre de bouquin-PQ comme un monument de kitscherie à la méchanceté humaine. Fasse le ciel que ces idées se contentent de flotter entre deux eaux et n'aillent pas nous polluer en plus un paysage politique assez décati comme cela - il y a un risque, oui.