Vies minuscules par NickyLarson
C'est via ce livre que j'ai découvert la langue de Pierre Michon, d'une fluidité métaphorique presque méditative, faite d'associations d'idées subtiles tout en douceur, relevant presque du caractère évocatif du haiku. Le premier chapître a été une découverte lumineuse. Vers le milieu du livre, la narration prend des allures plus conventionnelles et le récit se recentre sur son auteur; là où la langue aurait pu atteindre le paroxysme de son pouvoir évocateur, elle redevient banale. Finalement, l'évocation ne fonctionne que si l'auteur garde une part de mystère sur ce qu'il raconte, elle parle d'images et d'imagination, le ressenti personnel est trop intime pour s'y prêter; et c'est parfait comme ça. La douce narration reprend son cours avant la clôture du livre. J'ai donc gardé une légère amertume de ce passage à vide; j'aurais sans doute mis une note plus élevée si je n'avais pas lu ensuite Abbés qui m'a parfaitement ravie dans sa totalité.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.