J'ai d'abord cru à une erreur d'aiguillage.
Les premiers chapitres de Vita Nostra sont tellement simplistes et fleurent à ce point la littérature jeunesse que j'ai pensé avoir entre les mains un livre pour ados, basique et cousu de fil blanc, plutôt qu'un roman fantastique pour adultes. Mais, va savoir pourquoi, sans doute mon goût pour le roman d'apprentissage, j'ai décidé de lui donner sa chance et d'aller plus avant dans le parcours scolaire de Sacha à l'Institut des Technologies Spéciales. Ai-je bien fait ? Hmmm... Oui et non.
D'un côté, oui. Car après un début naïf, disons sommaire, le roman prend une tournure très différente, se complexifie et entraîne le lecteur dans une œuvre sombre et définitivement mature, intrigante et particulièrement fluide. Les auteurs proposent de suivre le cheminement d'une adolescente égarée, de la mener à travers les grands évènements de l'existence, de lui faire atteindre progressivement une certaine forme d'accomplissement et de se découvrir elle-même. En ceci, ce classique de la littérature ukrainienne russophone tient ses promesse et offre au lecteur un roman ample et abouti sur la perte de l'innocence.
Mais d'un autre côté, non. Car, si je suis tout à fait disposé à ce que plane sur l'intrigue une part de mystère, je ne peux m'empêcher de taxer de fumiste ou d'imposteur un auteur - deux, en l’occurrence - qui soulève tant de questions sans jamais y apporter la moindre lueur de réponse. C'est même à se demander si le couple Diatchenko ne botte pas en touche par impuissance, par manque de moyens, perdu lui-même dans l'épais brouillard qu'il a mis en place et dans lequel il abandonne sans scrupule le lecteur.
Finalement, ai-je bien fait ? Hmmm...
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