Observons deux papillons ...

Vaste projet que de critiquer une œuvre de ce bon vieux Pierre (à peu près aussi vaste que celui de donner la mort aux cons), d'autant que je ne serais point objectif au vu de ma néo-religion qui le place au sommet de tout.
Trêve de moi et autres insalubrités religieuses !

Vivons heureux en attendant la mort, voilà bien un titre assez paradoxal, ayant un côté assez noir et son opposé qui n'est pas dénué d'optimisme, au contraire.
Deux parties remplies de chapitres aux noms comiques, voir même douteux, voilà de quoi est composé ce livre, de même que l'Homme est composé de 70% de flotte et 30% de viandes plus ou moins avariées suivant le cas étudié.

Desproges (ne prononcez pas le S, par pitié) donc, de sa plume aussi affutée que délicate, s'en va taper sur des sujets aussi divers que variés, les coiffeurs par exemple, avec la finesse et la gentillesse qu'on lui connait, usant et abusant de mots tombés en désuétude (malheureusement) qu'on oserait à peine utiliser aujourd'hui.
Car outre son humour si particulier qui fait de lui, à mon humble avis, un des hommes les plus drôles qu'ai pu connaître le Royaume de France et de Navarre, sinon le plus hilarant (Julio Iglesias étant bien évidemment hors concours), c'est la richesse de son vocabulaire et surtout, l'usage qu'il en fait.

Il est cependant important de noter que cet humour n'est pas forcément accessible de tous, il faut une certaine culture, ou le cas contraire, une grande curiosité pour la cultiver (Pas trop d'un coup non plus, sinon ça fait désordre). Allez donc parler d'un Musset, d'un Chopin ou d'un Sakharov au premier chauffeur de taxi venu, vous verrez bien ce qu'il en est !

Ceci étant dit, le livre est une véritable perle, qu'on ne se lasse pas de lire, de relire (ou d'écouter si on est plus friands de ses réquisitoires). La seule erreur ayant été commise par l'auteur, qui a eu la mauvaise idée de mourir avant Jean-Marie Bigard et de tomber peu à peu dans un oubli qu'il ne mérite certainement pas.

Merci donc à toi Pierre, de m'aider à me rappeler dans mes nombreux moments de spleen, que la vie aurait pu être plus chienne avec moi, j'aurais pu naître con ...