Comme dans ses précédents ouvrages, ses chroniques dans Philosophie Magazine et ses lundis philo au cinéma Hautefeuille, Ch. Pépin nous fait part de ses réflexions sur le passé et la mémoire avec simplicité et clarté, en huit chapitres très structurés. Il nous propose "un autre rapport au passé, plus créatif, plus apaisé, plus doux" et nous dit encore que "bien vieillir est un art qui commence à se pratiquer jeune". Dans son argumentation, il convoque de nombreux penseurs (Bergson, Freud, Montaigne et bien d'autres) mais aussi des écrivains (Proust, Semprun, Eribon) et n'hésite pas à faire appel aux dernières connaissances scientifiques sur le fonctionnement du cerveau.
Pour l'auteur, le rapport au passé doit rester simple. Il ne doit pas y avoir d'enfermement dans son essence, son identité ou ses affects. Il faut chercher à faire "quelque chose de nouveau", se décentrer, réinterpréter et résister par un dialogue patient et créatif avec son passé.
De façon résumée, il s'agit de conjuguer trois mouvements : vers le passé (accueil), vers le futur (action) et vers le monde et les autres (ouverture).
Charles Pépin fait une nouvelle fois à travers ce livre la démonstration que l'on peut se saisir d'une question simple voire banale - que faire de son passé - et y réfléchir de façon rigoureuse, sans jargon ni développements inutiles.
Un livre facile à lire et à offrir même à ceux qui ne sont pas férus de philosophie.