Après le prix goncourt 2021 au style imperméable (il laissait trop de gens sur le côté et son sujet devenait répétitif), Brigitte Giraud parvient à raconter une histoire qui se tient, pas trop longue, juste ce qu'il faut.
Vivre vite, ça raconte l'histoire d'un accident qui aurait pu tellement être évité que l'on vient à se demander jusqu'aux dernières pages s'il va vraiment avoir lieu alors que nous savons que oui. On suit alors une enquête de plusieurs années faite de "si". C'est une manière étrange de faire un deuil, parfois dérangeante, mais l'autrice nous raconte à rebours les dernières heures avant l'accident. Comme s'il pourrait être empêché il y a 20 ans en arrière.
C'est un récit assez touchant rendu moins interressant dans sa deuxième partie si nous ne sommes pas motard, car il développe moins les thèmes qui intéresseraient le lecteur dans une fiction. Mais l'autrice montre habilement qu'elle sait agencer des éléments purement descriptifs avec les péripéties de son roman au profit de quelques moments d'ennui (volontairement recherché). Mais parfois ça ne suffit pas et cette autobiographie sonne comme un peu légère, moins recherchée (pas moins vraisemblable pour le coup).
Je n'ai pas parlé de la musique où chaque morceau évoqué est judicieusement choisi et se trouve à un endroit précis dans l'histoire qui permettent de nous faire voir, à nous aussi, des signes et des interprétations à cet accident.
Un joli livre, moins frappant que certains prix Goncourt, il semble un peu facile dans sa forme mais possède une écriture très fraîche. Prend le lecteur agréablement par la main et le fait lire, presque toujours, ce qu'il a envie de lire.