Lire "Voyage au bout de la nuit" aujourd'hui n'est plus déroutant pour les mêmes raisons que lors de sa parution en 1932.
Si l'introduction du langage parlé est devenu commun, nous ne sommes pas dans la facilité d'élocution ! Le mélange d'argot et d'un langage soutenu avec des termes et des descriptions toujours précis et appropriés est déroutant. J'ai eu du mal à me familiariser avec cette écriture très riche où chaque changement de ton, de style a une grande importance. J'ai dû prendre mon temps pour m'imprégner de cette ambiance qui colle à la peau, dans laquelle on se noie et accepter cette noirceur qu'inconsciemment on refuse d'admettre.
Si, à aucun moment, malgré tous nos vœux, le jour ne semble se lever dans ce récit, quelques soient les pays et les milieux traversés, on espère toujours arriver "au bout de la nuit" et que la lumière, sous quelque forme que ce soit, surgisse.
Bardamu nous fait voyager et pour ma part, si bien des thèmes me sont connus comme l'horreur de la guerre de 14-18, le capitalisme, la colonisation, j'ai découvert la vie des banlieusards entre les deux guerres et plus particulièrement celle d'un médecin pour les plus démunis et, là encore, c'est assez effroyable de réalisme.
On comprend pourquoi, malgré leur envie, aucun réalisateur n'ait réussi à ce jour à adapter ce livre.
Pour un premier roman, quelle réussite !!