Voyage d'une Parisienne à Lhassa par GrandGousierGuerin
Dans ce récit, en parfait accord avec le titre, Alexandra David-Néel relate son périple à travers le Tibet afin de rejoindre sa capitale Lhassa. Nous sommes en 1924 et huit mois seront nécessaires pour atteindre son objectif : être la première femme étrangère à entrer dans Lhassa. Ce périple, elle l’accomplira grimée en mendiante et accompagnée de son fils adoptif Yongden, jeune lama au demeurant.
Ce récit sera l’occasion de découvrir le Tibet par ses paysages dont la diversité m’a étonné : outre les contrées glaciales et inhospitalières qu’on aurait à l’esprit, on voyage dans des contrées qui semblent correspondre aux Alpes avec vallées verdoyantes et chalets en rondin. Plus étonnant est la découverte de vallées à la végétation dont la luxuriance est proche de celle de la jungle.
Mais cette découverte est aussi et avant tout la découverte des Tibétains, dans leur différence, leur singularité. Ce récit ne serait pas rejeté dans un recueil ethnologique sur les populations himalayennes. Ainsi on apprendra les rudiments de la cuisine tibétaine, tout l’art d’allumer un feu à base de bouse séchée de yak, comment ressemeler ses sandales et rien sur l’hygiène car les tibétains ne brillent pas leur usage immodéré du savon. Plus intéressante encore est la description des rapports sociaux comme leur curiosité immodérée pour tout étranger (étranger dans le sens qu’ils ne sont pas de leur région tout en étant bien tibétain), leurs pratiques cultuelles très empreintes de superstition, leur art de recevoir, de faire l’aumône ou de la demander...
Mais, en fait, je n’ai pas réussi à prendre plaisir à cette lecture : je suis toujours resté en dehors et je n’ai pas réussi à m’y plonger et encore moins m’y fondre : j’ai dû me forcer pour finir ma lecture en me disant qu’il y avait pourtant matière. Pour exemple, Alexandra David-Néel était une femme au fait du bouddhisme, notamment dans sa version tibétaine lamaïste. Pourtant elle est peu diserte sur le sujet et nous laisse sur notre faim. En effet, lorsque des points en rapport avec la religion nécessitent développement, elle botte en touche en arguant que ce n’est pas le propos du livre. Cela m’a fortement frustré et participé à mon manque d’empathie avec le récit.
Au final, j’ai le regret d’une rencontre ratée.