Vue en coupe d'une ville malade par berengari

Ce recueil de nouvelles se traverse comme un malaise permanent oscillant entre les corps ensommeillés et les villes poisseuses. Au-dessus de tout ça plane une torpeur maladive. Mais cette maladie est érigée en loi sinon en vertu. Et on se rend compte que la société échappe à soi-même, les règles qui la régissent se sont fondus dans toutes les matières organiques ou minérales et plus personne (ou si peu) ne parvient à se révolter, à retrouver un élan, une dynamique. Quelques fois, on retrouve des savants, des médecins qui donnent l'illusion du contrôle mais retombent aussitôt dans l'anonymat. On croit déceler une sorte de chronologie mais la disposition des nouvelles brouille les pistes pour mieux s'enfoncer encore dans le marasme.
L'écriture de Serge Brussolo est belle, torturée, quoique parfois répétitive. Souvent, les phrases sont inachevées. On pourrait croire que la maladie s'imprime jusque dans les mots mais ce n'est pas toujours pertinent, voire un peu lassant. Il reste que c'est un très bon recueil, court en volume mais dense en écriture.