Vurt
7.8
Vurt

livre de Jeff Noon (1993)

Vurt, de Jeff Noon, avait tout pour me plaire. Avec son histoire de junkies shootés aux mondes virtuels dans un Manchester post-apocalyptique, c’était même presque gagné d’avance. En plus, pour une fois, sa version numérique est moins chère que le papier : l’occasion de faire chauffer ma liseuse qui commençait à prendre la poussière.

Son pitch est pour le moins original. Le narrateur, Scribble, cherche sa sœur Desdémone, disparue dans un monde virtuel (un « Vurt ») et échangée par accident contre une grosse bestiole visqueuse surnommée La Chose. Les Vurts sont en fait comparables à des rêves, des mondes oniriques de toutes sortes dans lesquelles les gens entrent grâce à des « plumes » de différentes couleurs, selon le trip souhaité. Evidemment, Desdémone a disparu dans un Vurt particulièrement rare et dangereux, ce qui rend son sauvetage peu probable. L’objectif pour Scribble et ses compagnons camés n’en reste pas moins le suivant : trouver la plume appropriée, y rentrer avec La Chose et procéder à un nouvel échange. Voilà donc pour les réjouissances : c’est bien barré, et je vous passe l’ambiance malsaine et poisseuse qui enrobe le tout, sans compter la faune exotique qui peuple ce Manchester complètement déglingué.

Toutefois, ce n’est pas le tout d’avoir des bonnes idées, il reste encore à construire une bonne histoire derrière. Et là, je me permets d’avoir quelques doutes. En effet, passer l’essentiel d’un chapitre à se demander comment et pourquoi les personnages en sont arrivés là, ça a quelque chose d’agaçant, surtout qu’il est difficile de s’attacher à la plupart d’entre eux tellement leurs motivations semblent peu claires. Et c’est vraiment dommage car, en plus de distiller des idées brillantes tout au long du bouquin, Jeff Noon se permet d’être réellement dérangeant, avec un certain succès. En fait, Vurt sort réellement de l’ordinaire et son ambiance est étonnante, mais je suis convaincu que, malgré son caractère original et perturbant, il aurait pu être mieux construit sans pour autant se compromettre.
Nonivuniconnu
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le 16 mars 2014

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