Mettons que j’ai fait ma groupie… Mettons qu’en lisant ce Guide officiel, je n’ai pas appris grand-chose (1) sur la série que je suis, sous sa double forme télévisée et dessinée, avec le plus de ferveur – qui ignore encore que Walking Dead n’est pas en premier lieu une série de zombies ? Mettons encore que je m’attendais à pire…
Évidemment, porter un regard critique sur la série n’entre pas dans les attributions d’un making of (2). Qu’on s’attende ici à un exercice convenu, fait pour partie d’explications – on a fait ça comme ça, un peu comme quand votre oncle bricoleur vous dit comment il a refait sa salle de bain –, pour partie de louanges individuelles et collectives – comme quand votre plombier vous dit que c’est un plaisir de bosser avec tel carreleur et tel chauffagiste, à côté desquels votre oncle est un sagouin. Je crois que dans un making of du conflit israélo-palestinien, la guerre des Six Jours serait décrite comme un mariage de conte de fées.
Ce Guide officiel a pour lui d’être structuré : en gros la naissance du comic, son adaptation, les maquillages, les personnages, la réalisation, les décors, la postproduction, la promotion. Le texte principal est entrecoupé par des focus détaillant tel ou tel aspect technique ou analysant chacun des six premiers épisodes dessinés et télévisés (3). Par ailleurs, les deux cents pages du livre ne sont avares ni d’images, ni de texte, ce qui suscite fatalement les redondances et les passages sans grand intérêt inhérents au genre.
Mettons qu’il doit y avoir des making of bien moins convaincants…
(1) À cet égard, on trouvera des analyses un peu plus fouillées dans le Guide conceptuel publié en 2016.
(2) J’ai oublié la recommandation officielle de je ne sais plus quel conseil de la francophonie pour l’expression making of ; je crois qu’elle vaut son pesant de cacahuètes.
(3) La groupie que je suis parfois n’ira peut-être pas jusqu’à regretter que le propos, s’arrêtant en 2011, ne porte que sur la première saison télévisée et les quatorze premiers volumes dessinés.