En 1917, avant l'éclatement de la révolution bolchevique en Russie, des entreprises de Wall Street notamment, ont pu indirectement mettre en place des opérations visant à permettre l'avènement de cette révolution. Tout d'abord avec l'accord du président de l'époque Woodrow Wilson, qui fournit un droit d'asile à Trotsky tout en sachant qu'il prévoyait de poursuivre la révolution et de l'amener à son terme. L'auteur note également, d'après les travaux d'autres auteurs, le fait que Lénine a été financièrement soutenu par le gouvernement allemand, et que les partis bolchéviques et menchéviques ont également été financés et organisés par ce gouvernement. Le gouvernement allemand avait pour objectif de sortir la Russie de la guerre, et de contrôler le marché russe d'après guerre. Les entreprises de Wall Street quant à elles ont financé la révolution bolchevique par l'intermédiaire d'Olof Aschberg, propriétaire de la banque suédoise Nya Banken. Olof Aschberg était considéré comme « le banquier de la révolution ». Il fournit aussi bien des fonds suédois, allemands, anglais, qu'américains pour financer les bolcheviques. Le financement américain venait en partie de la Guaranty Trust Company, une organisation défendant dans un premier temps les intérêts de J.P. Morgan. Ce soutien financier permit ainsi à la Nya Banken et à la Guaranty Trust Company d'avoir un certain poids dans la direction de la banque bolchevique créée en 1922, la Ruskombank. En effet, Olof Aschberg fut son directeur, quant à Max May, vice-président de la Guaranty Trust Company, il fut le directeur des opérations internationales de la Ruskombank. Le financement des bolcheviques par Wall Street peut également être mis en relation par la mission de la Croix Rouge américaine en Russie en 1917. Cette mission, censé avoir des fins humanitaires, était composée de représentants de toutes les grandes entreprises de Wall Street, que ce soit la Réserve Fédérale, la Chase National Bank, ou encore la National City Bank of New York. Cette mission fut supervisée par William Boyce Thompson président de la Réserve Fédérale de New York qui avait pour objectif de permettre la liberté de prêt, et de créer un programme de propagande pour l'avènement de la révolution bolchevique. Il voulait également maintenir la Russie en guerre contre l'Allemagne afin d'empêcher les entreprises de ces dernières d'entrer sur le marché russe au profit des entreprises américaines, en envoyant des révolutionnaires bolchéviques et des équipes de propagande en Allemagne en 1918.
Antony Sutton explique l'ensemble de ces connexions entre les entreprises de Wall Street et les personnages clés ayant amené la révolution bolchévique à éclater, par le fait que les entreprises de Wall Street ont pour objectif de s'implanter dans le marché soviétique afin d'exploiter commercialement la Russie. Cette implantation s'effectuera notamment au travers de l'American International Corporation qui est une organisation regroupant en premier lieu les intérêts de J.P. Morgan, de James Stillman le président de la National City Bank of New York, et des Rockefeller. D'ailleurs ces financements ont été annoncés par Lénine lui-même, avant le dixième Congrès du Parti Communiste Russe du 10 mars 1921, comme étant une nécessité tant la situation économique du pays était catastrophique et que le système ne pouvait perdurer sans ces fonds. "Without the assistance of capital it will be impossible for us to retain proletarian power in an incredibly ruined country in which the peasantry, also ruined, constitutes the overwhelming majority -- and, of course, for this assistance capital will squeeze hundreds per cent out of us. This is what we have to understand. Hence, either this type of economic relations or nothing ..."
Suite à l'ensemble des faits exposés par l'auteur sur l'implication d'un pouvoir économique et politique, américain notamment, pour promouvoir intentionnellement la révolution bolchevique, Antony Sutton a surtout voulu expliquer les moyens dont jouissaient les entreprises de Wall Street pour mettre en place cette révolution. Ces entreprises ont en effet, d'après les travaux de l'auteur, provoqué la révolution bolchevique par l'intermédiaire de certaines sphères des pouvoirs politiques et économiques. Antony Sutton a également voulu explorer la théorie selon laquelle Trotsky était un élément clé pour faire naître cette révolution, et qu'il ne fut en fin de compte qu'une création de certaines entreprises de Wall Street, dans le sens ou sans leur soutien, Trotsky n'aurait jamais pu avoir l'influence qu'il a eue pour faire éclater la révolution bolchevique. C'est le même cas pour Lénine qui fut financé par le gouvernement allemand. Au final ce sont les partis bolchéviques et menchéviques qui ont pu avoir autant d'importance grâce aux financements américains et allemands. L'auteur évoque enfin les intérêts qui ont poussé ces entreprises à vouloir faire naître cette révolution, qui sont des intérêts purement financiers en surface, du fait de l'opportunité de voir naître de nouveaux marchés. "The gigantic Russian market was to be converted into a captive market and a technical colony to be exploited by a few high-powered American financiers and the corporations under their control"[9]. De plus les financiers internationaux profiteront davantage d'un pouvoir centralisé et international afin de pouvoir négocier plus facilement avec le pouvoir en place, c'est ce que permet le communisme, notamment au travers de Trotsky qui est avant tout un internationaliste. Toutefois lorsque l'on met en relation l'influence dont jouit la sphère économique sur la sphère politique aux États-Unis notamment, il est envisageable d'évoquer l'hypothèse selon laquelle la révolution bolchevique avait également pour intérêt de permettre d'étendre cette domination sur le territoire russe. C'est tout du moins ce que va vouloir démontrer Antony Sutton sur l'ensemble de son œuvre.