Après « Climate Of Hunter » en 1984, Scott Walker entame une longue dépression. N'ayant plus la liberté d'enregistrer quoi que ce soit, il joue inlassablement aux fléchettes dans le pub de son quartier et devient imbattable, à ce jeu et un peu alcoolique! Pendant ce temps Julian cope fait éditer sa propre compilation de titre de S.W. "The Godlike Genius of Scott Walker". Le musicien devient une légende mais personne ne souhaite financer ses albums. "Je suis l'Orson Welles de la Pop Music" déclarera t-il.
La reconnaissance tardive de Marc Almond, Jarvis Cocker de Pulp ou Neil Hannon de The Divine Comedy lui permet néanmoins de retourner en studio au début des années 90. Et c'est ainsi que « Tilt » paraît en 1995. Très marqué par Nine Inch Nails, la scène indus-rock et peut-être la musique atonale contemporaine. Ce disque le montre au sommet de son art. De l'opéra (« Farmer In The City ») à la pure violence (« The Cockfighter »), sa musique constitue à elle-seule un long métrage. Malgré sa fragmentation, elle multiplie les images percutantes, embarquant l'auditeur dans un voyage fantastique. De leur propre aveu, Brian Eno et David Bowie écouteront l'album en boucle lorsqu'ils enregistreront « Outside », autre disque glauque et essentiel de l'année. 'Tilt" est un nouvel insuccès, mais désormais Scott Walker s'en moque. Reconnu dans le monde artistique, il peut composer à nouveau...