Pour l’anniversaire des 70 ans de la fin de la Seconde Guerre Mondiale, on rentre en plein dans le sujet avec (encore pourrait-on dire) le récit d’un enfant tout juste sorti d’un camp de concentration.
Le pari est réussi pour le ‘encore’. On a parlé de l’enfer avant, de l’enfer pendant, mais ici, l’auteur se concentre sur celui d’après. Comment peut-on construire une vie quand on n’a pas eu les fondations de l’enfance ?
L’œuvre offre un point de vue atypique sur la libération : ces orphelins des camps, écorchés et amers ne sont pas béatement reconnaissants, ils en veulent à leurs libérateurs, qui ont eu la chance de vivre pleinement jusqu’ici.
C’est pour une fois un récit nuancé, où l’allié ne l’est pas forcément : on sort de l’histoire de l’après-guerre triomphante, toute de justice et de bons sentiments, pour explorer la part sombre, celle qui tâtonne, qui tente de reconstruire. Parfois dans la douleur.