Honnêtement, j'ai eu un peu de mal à le démarrer celui-là. J'étais surtout habituée à de la SF ou du fantastique avec Carina Rozenfeld, ici c'est de la fantaisie (genre avec lequel j'accroche généralement moins facilement, La Passe-Miroir étant une exception avec son univers très Miyazakiesque) avec dès le début une bataille, la guerre, contextualisation... une mise en forme qui m'a paru maladroite mais qui est plutôt bien pensée finalement. Après une trentaine de pages, j'ai été bien plus à l'aise avec l'univers. Les personnages gagnent en relief, l'histoire devient nette, les enjeux sont posés. Et comme d'habitude avec les romans de Carina Rozenfeld, la lecture se fait toute seule, tranquillement d'abord, sans réel empressement, puis de plus en plus avidement.
J'aime beaucoup Zalim, sa façon de s'exprimer et évidemment sa description (grosse bestiole noire et écailleuse avec des ailes immenses, des yeux de démons, de belles dents de prédateurs à filer des cauchemars...). Quelle belle bête ! Le démon qui n'est qu'une légende terrifiante au départ devient à la fin un personnage à part entière, comme un Jiminy Cricket maléfique, pourtant simple voix résonnant dans la tête de son hôte mais très présent. Tous les personnages en soit sont convaincants, surtout le roi Yalmar je trouve. Les descriptions sur sa vie, sa solitude, son sentiment d'impuissance : tout est écrit avec une justesse incroyable.
Ce tome n'est qu'une mise en place de ce que nous réserve le second. Maintenant qu'on sait où on est, la suite nous dira où on va. Pardonnez mon franc-parler : je sens que je vais torcher le 2 !