Zombi par-ci, Zombis par là. Le mort vivant sans repos est en passe de supplanter le vampire en tant que phénomène de société. Du coup, on a un peu le droit à tout et n'importe quoi sur le sujet.
Zombi Island, premier volume d'une trilogie, avait tout pour concourir dans la seconde catégorie, celle de l'exploitation bassement commerciale d'une mode passagère.
Et pourtant, cette histoire d'un inspecteur d'armement de l'ONU obligé de retourner dans un New York envahi par les cadavres ambulants arrive à susciter un certain intérêt.
Cela tient sans doute à une certaine maitrise de l'auteur. Entendons nous, Zombi Island n'est pas de la grande littérature. Mais des chapitres courts, alternant plusieurs points de vue avec des phrases courtes et peu de descriptions suffisent à accrocher le lecteur et lui faire tourner les pages une à unes. C'est le bouquin parfait pour lire dans les transports en commun, par petits bouts plutôt que d'une traite.
Il y en ensuite le contexte qui intrigue. D'ordinaire les histoires de zombis commencent pendant l'invasion. Là, nous sommes bien après. La civilisation s'est écroulée, tout du moins en occident et les vivants ont clairement perdu. Hélas, l'auteur n'exploite pas assez cette possibilité notamment le fait que les pays aujourd'hui en guerre, comme la Somalie ou l'Irak sont mieux préparés à l'invasion zombiesque.
En fait, la grande idée est dans l'inversion du point de vue. Grâce à un astucieux stratagème, le livre nous met à la place d'un zombi, de ce qu'il ressent et (non)vit. Pour un peu, on trouverait même ce protagoniste sympathique.
C'est cependant insuffisant pour rattraper une intrigue un peu trop rocambolesque. L'origine des zombis est un peu grotesque et affubler des pouvoirs de supers héros aux morts vivants casse trop sauvagement la formule du récit de mort vivants.
Reste un livre distrayant, remplissant un peu près son contrat. On est cependant loin de Walking Dead et autres Armée des Morts.