Le dernier roi d'Afrique.
Je ne connaissais pas l'existence de "Zulu", roman écrit par Caryl Férey et publié en 2008, avant de découvrir la bande-annonce de son adaptation par Jérôme Salle à sortir début décembre et qui, je dois l'avouer, aura retenu toute mon attention. Occasion en or donc pour découvrir ce qui s'avère être un sacré bon polar.
Tournant autour de ce qui ressemble à un gigantesque trafic de drogue, l'intrigue policière de "Zulu" n'a rien de foncièrement neuve et se révèle même assez classique et sans grande surprise. Mais il apparaît rapidement qu'elle sert avant tout de prétexte à l'auteur pour dresser un portrait effrayant du monde moderne, une critique virulente d'un système mondiale prêt à sacrifier une nation entière afin de préserver son petit confort.
Addictif et facile à lire, "Zulu" nous plonge dans un enfer fait de sable, de tôles, de douilles et de sang, un univers violent où les faibles n'ont aucune chance de survie, où le blanc aura toujours une longueur d'avance sur son voisin noir. Une vision sombre et désabusé de l'après-apartheid, Caryl Férey parvenant à retranscrire toute la complexité d'un pays loin d'en avoir fini avec ses démons.
Le roman soigne également ses personnages, tous sur le fil et à deux doigts de l'implosion, dont la chute inexorable sera précipité par des événements en lien direct avec un passé peu reluisant concernant aussi bien les protagonistes que la nation elle-même.
En définitive, "Zulu" mérite bien plus qu'un simple coup d'oeil, diamant noir violent et désenchanté, radiographie pertinente et sans concession d'un monde au bord du chaos, d'un pays écartelé entre ses croyances ancestrales et un capitalisme se repaissant de la misère d'autrui.