Zulu de Caryl Férey est un thriller percutant qui se démarque par son ambiance noire et oppressante, plongée dans une Afrique du Sud post-apartheid où la violence semble presque inévitable. Le roman mérite une note de 6/10 pour sa capacité à capturer une atmosphère unique et à créer un récit qui, bien que parfois difficile à lire par sa brutalité, explore avec intensité des thématiques dures et profondes.
Férey ne nous épargne rien : il dévoile les fractures de la société sud-africaine, les cicatrices laissées par l’apartheid, et l’ombre d’un racisme qui continue de hanter chaque coin de rue et chaque personnage. Ali Neuman, l’inspecteur zoulou marqué par un passé traumatisant, se bat non seulement contre des criminels mais aussi contre ses propres fantômes. L’intrigue met en scène une conspiration terrifiante où des anciens de l’apartheid cherchent à propager une drogue destructrice dans les quartiers noirs, et cette plongée dans les noirceurs humaines fait de Zulu un roman qui ne laisse pas indemne.
Les descriptions, crues et parfois choquantes, servent à mettre en lumière la brutalité d’un monde où la justice semble hors de portée. Les scènes de violence sont marquantes, parfois dérangeantes, mais elles servent un propos plus large sur les souffrances et les injustices qui rongent la société. Ce choix stylistique est une force du roman, même si certains lecteurs pourraient être rebutés par le degré d’intensité de certains passages.
Si l’intrigue est efficace et captive par ses rebondissements, on pourrait regretter que l’histoire sombre parfois dans un excès de noirceur, donnant l’impression que l’espoir est totalement absent. Toutefois, Férey a choisi d’écrire un thriller qui, loin d’être une lecture facile, pousse à réfléchir sur les traumas d’un pays et les limites de l’âme humaine.
En conclusion, Zulu est une lecture intense et sombre, qui saura plaire à ceux qui recherchent un roman policier où l’ambiance et le propos priment sur une résolution optimiste. Caryl Férey signe ici une œuvre viscérale, marquante, mais qui n’est pas pour tous les lecteurs.