Un "sequel"
La meilleure chanson jamais composée par Bowie est un "sequel" : on y retrouve notre vieille idole des années hippies, et la première incarnation de David Jones, ce vieux Major Tom : totalement...
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le 14 avr. 2015
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Le ton est donné dès le titre, tiré de la prière des morts anglicane : « (…) earth to earth, ashes to ashes, dust to dust ». Le propos sera mélancolique.
Onze après sa sortie, David Bowie revient sur son premier succès, le magnifique Space Oddity. Il y interprétait le rôle du major Tom, un héros tragique de la conquête de l’espace. Nous étions alors en 1969, l’année de Michael Collins, Buzz Aldrin et Neil Armstrong.
“Ground Control to Major Tom
Your circuit's dead, there's something wrong
Can you hear me, Major Tom ?”
Bien que se sachant perdu, le major Tom conservait la tête froide et acceptait son destin :
“Far above the moon
Planet Earth is blue
And there's nothing I can do"
L’Angleterre a pleuré son héros.
https://www.youtube.com/watch?v=iYYRH4apXDo
Or, David Bowie a menti. La presse nous a trompés. Le public a été abusé. Le major Tom n’est pas mort. Il revient et se révèle être un imposteur, un drogué : « We know Major Tom's a junkie ». Si Space Oddity pouvait être réinterprétée comme la description d'une montée psychédélique, *Ashes to Ashes e*n serait sa brutale redescente, du héros au marginal aliéné.
Le pitch est brutal, mais ne dit rien de la musique, ni de l’extraordinaire clip qui contribua à son succès. La composition est complexe, elle mêle cordes synthétiques, rude basse funk et, en guise de chœurs, la voix imperturbable de David him-self.
Le clip est sublime. Nous sommes en 1980. Nous ne connaissions que trois chaines de télévision qui ne diffusaient que de rares vidéos musicales, tard dans la nuit. Notre rapport à l’image était différent, un clip se dévorait des yeux, car nous ignorions quand nous pourrions le revoir. La plupart n’étaient que des rushs de concert plus ou moins bien montés. Bowie révolutionne ce support en y consacrant temps, argent et créativité. Le résultat est fascinant : paysage lunaire, océan d'encre noire, grotte inquiétante, comparses improbables, bulldozer énigmatique et Bowie en Pierrot lunaire blanc.
https://www.youtube.com/watch?v=CMThz7eQ6K0
"My mother said to get things done / You'd better not mess with Major Tom." David semble regretter ses excès passés. Les années soixante-dix sont mortes. Bowie change, Bowie s’assagit. Le prochain Bowie, plus lisse, plus commercial, chantera Let’s Dance. Mais, ceci est une autre histoire…
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le 2 oct. 2017
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