Ils assument les bails...

Sur cette 5ème track j'entends chief "sosa" keef, il chante le refrain après une introduction angélique de Justin Vernon.
Sosa a été en mesure de puiser dans une sorte de réservoir émotionnel enfoui au plus profond de lui. Je parle du genre de truc comme quand Frodon trouve Gollum dans la caverne des monts brumeux. Le jour où une rencontre décida de son futur entier. Combien de personnes auraient prédit que son feat soit comme ça? "Oh ça va être un banger stupide". Eh bien Sosa rit, parce qu'il nous a frappés avec une vraie émotion.
Keef dégage des facettes à la fois vulnérables et précaires, qui, jusqu'à présent, ont été cachés derrière la coque d'un voyou de 20 ans originaire du South Side de Chicago. Ses paroles font revivre le nihilisme inhérent au sein de son monde. Il ne peut pas contrôler ses niggas, et ils ne peuvent pas le contrôler. Il n'y a pas de morale. Chief Sosa déplore que ses niggas le savent, mais ils connaissent le vieux lui. Cette ligne a une forte résonance avec le concept de vulnérabilité présente dans le fait qu'il ne peut pas gérer sa liqueur. Il veut changer, mais la nature extrêmement violente de son environnement rend ce vœu presque impossible.
En fin de compte, la contribution de Keef à Yeezus s'avère être brève, mais non sans mérite, car il offre un rare aperçu de son être, de sa pensée, tout en offrant un côté plus polyvalent de sa musicalité avec laquelle on peut voir l'artiste, le zombie. On finit sur un super solo de guitare par Mike Dean.