Inspiré du sampling critique
Marié à une kardashian, elle suce tout son talent
L’art minimaliste et conceptuel s’est imposé pour Kanye West. Cette culture du vide délaisse les vieux idéaux pour valoriser les caprices et l’égotisme, des valeurs qu'il affectionne. Un art détaché du monde congédie les vieilles avant-gardes artistiques.
Du point de vue culturel, en total opposition à un Kendrick Lamar au niveau du sujet et de son approche, il était inéluctable que dans ce climat général d’inquiétude et de dépression, de déboires et de peur, on se détournât des engagements collectifs liés aux utopies et de leurs missionnaires en voie de faillite accélérée dans le monde de l’art.
L'artiste ici valorise désormais l’absurde pour son insignifiance et son absence d’enjeu. Il n’attaque plus l’ordre capitaliste mais se content de simples jeux de mots, d’improbabilités sémantiques et d’histoires sans finalité.
Bi-polarisé
Cette musique lâchée, dégoulinante, relève d’une certaine forme de primitivisme, voire d’une forme d’art primaire, délibérément infantile, de la musique. L’usage de basses terriblement plates, ne permettant pas de subtiles nuances, ajoute à cette impression de laisser-aller, attitude commune à celle des morceaux représentés, paradoxalement soucieux de leur image dans ce qu’elle a de plus spontanée.
Là où la musique est associée aux sentiments, les visages des différents Kanye tantot énervés et impassibles viennent contrebalancer toute dimension émotionnelle, et enlèvent le peu de beauté ou originalité des pistes. On sent l’inquiétude guetter l'artiste, des morceaux très courts, où on entend peu, en émane parfois une sorte de comique, à la fois grave et absurde, mais pas poétique.
Recycle bin classic
Désœuvrement monotone, une forme d’ennui enveloppe le tout. Les nappes de guitares, basses, batteries, claviers et voix composent un bain où un sèche cheveux est tombé, où se plongent des corps sous tension. Malheureusement on est jamais électrisé durant la lecture de la musique.