Comment expliquer qu'un son sans aucun budget; des paroles à la mélodie en passant par le clip, ait pu devenir un tel tube, qui nous hante toujours en 2021 ? Je ne prétend pas avoir la science infuse pour répondre à cette question qui défie toute logique. J'apporterai seulement des éléments de réponse, couplés à mon ressenti personnel.
Il convient de se pencher, tout d'abord, sur l'essence d'une chanson; ses paroles. Peter et Sloane ne font preuve d'aucune envolée lyrique. Ils expriment leurs sentiments de manière crue et simple, à l'image d'un enfant. Et, c'est peut-être cette simplicité qui fait leur force. Parce que, un "J’aime quand tu m’enlaces" ou un "Quand tu m’embrasses / Je suis si bien" valent bien plus que quelques métaphores tirées par les cheveux qui ne font, au final, que dissimuler les sentiments.
Peter et Sloane permettent ainsi à tout à chacun d'exprimer ses sentiments envers l'être aimé de manière accessible.
Ces paroles au ras les pâquerettes sont apposées sur une mélodie clé, pour le meilleur, comme pour le pire. Facile à intégrer pour la fredonner, mais aussi terriblement insupportable. Qui n'a jamais été hanté par cet air infâme ? Ce qu'il faut retenir ici, c'est son rôle prépondérant dans le refrain. Un rythme carré, accrocheur; élémentaire. Il rentre dans la tête pour ne plus jamais en sortir et permet à tout le monde (même les pires casseroles) de le reproduire à la maison.
Le clip, quant à lui, s'insère dans cette volonté d'authenticité, de sobriété qui définit ce titre. Peter et Sloane optent donc pour un tête à tête dans un décor très économe et sombre, pour que le spectateur se concentre sur le duo. Chacun s'adresse à l'autre pour lui dévoiler ses sentiments les yeux dans les yeux (toutefois, ils n'ont pas l'air très convaincus, mais on ne développera pas ce point). Ils dégagent un sentiment de complicité, d'amour réciproque; une sorte de couple goal (j'ai toujours su qu'ils étaient en avance sur leur temps) On s'attache à Peter et Sloane; on cherche son Peter, sa Sloane pour pouvoir lui chanter BESOIN DE RIENNN ENVIE DE TOIIII (tout en sachant qu'il y ait de forte chance que ça le fasse juste fuir, coucou Poelvoorde dans Astérix aux jeux olympiques).
Bref, qu'on les aime ou non, Peter et Sloane on marqué leur époque et continuent à hanter les esprits des nouvelles générations. C'est parce que j'admire cet exploit, pourtant révélateur de la tristesse du domaine musical, que je me devais de leur rendre hommage à travers cette critique et ce 10 symbolique. Ave Peter et Sloane.