Il m’a fallu un certain temps de réflexion avant de m’y mettre. Je ne critique jamais les chansons (très rarement en tout cas). Parce que bon, si je me mettais à faire une critique à chaque chanson que j’entends, je n’aurai pas de vie.
Mais là, il faut le dire, Comfortably Numb est ce genre de morceau qui mérite qu’on s’y attarde. Parce que ce morceau, c’est juste la meilleure chose que j’ai entendu de ma vie.
Je suis un fan de Pink Floyd. Je ne cesse de le répéter partout (et je saoule pas mal de monde avec ça), mais je suis dans une période de pure dépendance à ce groupe. Je n’arrête pas d’écouter du Pink Floyd, et ce, chaque jour.
Et le morceau, dont je ne me passe pas, c’est Comfortably Numb.
Issu de l’album The Wall, Comfortably Numb a été composée par David Gilmour (au départ pour un album solo), Waters décida de l’introduire au légendaire Wall et a écrit ses paroles. Et y avait le solo. Gilmour voulait son solo, et Waters était fermement contre. A de très nombreuses reprises, Waters l’emportait sur ses débats avec Gilmour (Shine on You Crazy Diamond en est un bon exemple), mais cette fois-ci, Gilmour pût conserver son précieux solo (et bordel de merde, qu’est-ce que j’en suis heureux).
L’histoire de la création ce morceau relate parfaitement cette opposition entre David Gilmour et Roger Waters. Et je pense que c’est ce qui fait le principal charme du groupe, c’est cette confrontation permanente entre ces deux gars qui ont jamais été d’accord, mais qui ont toujours trouvé un accord (et ça nous faisait des chefs-d’œuvre).
Ce qu’il y a d’encore plus fou, c’est que Comfortably Numb, la chanson en elle-même, c’est une confrontation directe entre la voix de Waters, et la voix de Gilmour. La chanson suit une base qui se répète deux fois : Waters chante, Gilmour chante, et un solo qui déchire tout.
Durant les chants de Waters, on peut ressentir une certaine lenteur dû à un rythme soutenu et à la voix calme et posée de Waters. Mais à aucun moment, on ne ressent de la lassitude. Ce qui me surprend, c’est qu’à chaque fois que j’écoute le chant de Waters, je repense aux grands moments de douleurs (dû aux chansons très étranges) que m’a procuré l’album The Wall.
Cependant, une fois que Waters a fait son p’tit coucou, Gilmour prend le dessus et nous balance tout. La voix sombre et ténébreuse de Waters laisse place à la voix aigüe et douce de Gilmour qui s’accompagne d’instruments aux sons doux. Le bonheur quoi.
Et même dans le texte, on retrouve la confrontation des deux personnages. La chanson parle de drogue et des moments d’inconscience qu’elle procure, mais elle peut être interprétée de mille autres façons. Quand j’écoute Comfortably Numb, j’imagine toujours le chant de Waters comme une petite voix dans ma tête qui me désire du mal. Quant au chant de Gilmour, j’ai l’impression que le mal que veut me procurer Waters est éclipsé par Gilmour qui tente tant bien que mal à éradiquer ce mal.
Bref, Waters contre Gilmour, c’est juste incroyable à écouter.
Mais que serait Comfortably Numb sans son légendaire solo final. Que dire... C’est juste parfait. Gilmour l’a dit lui-même, le solo de Comfortably Numb est son chef d’œuvre. Et à chaque écoute, j’ai l’impression de revivre un pur moment d’extase. En fait, ce solo, c’est ma drogue. J’aimerai avoir les mots pour exprimer le bien fou que me procure ces quelques minutes de solo. Ce que j’aime encore plus avec ce solo, c’est qu’il existe sous différentes formes. A chaque nouvelle tournée, j’ai l’impression que Gilmour renouvelle son solo. Ecoutez un live de 1987, puis le PULSE, puis avec David Bowie (oui, ça s’est fait), puis avec Benedict Cumberbatch (ça s’est fait aussi) ce ne sera jamais le même.
Mais l’interprétation la plus parfaite que nous a fait Pink Floyd de cette chanson n’est sans nul doute celle du Live8 en 2005. Les quatre membres n’avaient pas livré une interprétation ensemble depuis presque vingt-cinq ans. Ce live de vingt-cinq minutes se clôturait par Comfortably Numb et c’était juste parfait. Comme par magie, on retrouvait cette confrontation entre Gilmour et Waters. A côté, Nick Mason et Richard Wright faisaient de leur mieux pour sublimer cet affrontement. Mason s’éclatait sur sa batterie, et Wright dansait sur son clavier, pendant que les deux chanteurs envoyaient tous qu’ils pouvaient. Et dans un pur moment de bonheur, Gilmour se mettait à gratter ses cordes et les tensions entre les membres du groupe s’éteignaient un instant, celle du solo final de Comfortably Numb, le dernier solo qu’allait livrer les quatre membres : ensemble.
Je pense m’être éternisé assez longtemps sur cette critique pour vous dire à quel point j’aime Comfortably Numb, j’aime The Wall, j’aime Pink Floyd, ce qu’ils ont créés ensemble. Un 10/10 ne saurait suffire pour vous définir le sommet d’adoration que j’ai pour ce morceau. C’est avec cette chanson et ce solo que j’ai décidé d’apprendre à jouer de la guitare, pour vous dire à quel point, cette chanson m’a influencée. Avec ce morceau, je suis tout simplement comfortably Numb.
Merci David Gilmour, merci Roger Waters, merci Nick Mason, merci Richard Wright, merci Syd Barrett, d’avoir fait de la musique. Je vous aime les gars.