Simple passage...

Il y a de ces chansons, intemporelles, qui méritent amplement leurs statuts de chefs d'oeuvre. On ne peut pratiquement pas expliquer pourquoi elle se démarque autant si ce n'est de l'ambiance qui nous transcende. Sa simplicité est d'autant plus désarmante qu'elle se fredonne facilement et qu'elle demeure scotchée pendant un moment. Or, pour ces raisons, elle n'a pas volé sa note parfaite. Car ce n'est pas parce que quelque chose est simple qu'il ne peut être parfait. Pensons à Francis Cabrel notamment...

Par contre, ( on commence à me voir venir...), cette pièce a tendance à me faire mal. Le fait que l'on évoque n'être que de la poussière au vent souligne par le fait même la petitesse de notre existence. Qu'on me dise que je vais crever bientôt ne me dérange pas outre mesure. C'est l'inutilité de mon existence qui me fait peur. Honnêtement, j'écris beaucoup, peut être même trop, afin, justement, de laisser des traces. Ces empreintes, malheureusement, ne rejoignent presque personne si ce n'est que 2 ou 3 proches. Pourtant, dans mon livre à moi, je livre une marchandise originale et sommes toutes, intelligente selon mes critères. Et bien non. Tu ne fais que pelleter des nuages mon gros. Et comme si ce n'était pas assez de chasser les fantômes, je continue, toujours, sans jamais flancher. Ensuite, je constate. Puis, je deviens vénère de la constatation. Alors, je continue pour me défouler. Parfois, je suis brillant, je vous jure. Mais y a de ces moments où je peux être imbécile à un niveau presque illégal...

Dans ma tête ( pas celle de Johnny B cette fois car il est beaucoup plus réaliste que moi . A vrai dire, lui, il pourrait régler le problème avec un bazooka...) le scénario est plus romanesque. Mon interprétation de l'écriture se traduit en semences. Jai l'impression de semer des poussières au gré du vent et ainsi laisser des souvenirs pour ceux apres moi. Il faut me voir passer la serpillère en réfléchissant a une idée, une inspiration pour la prochaine séance avec mon crayon. Comme passe temps, c'est tout a fait mignon. Comme morale existentielle et/ou traces de mon passage ici, ca s'avère pathétique. Pour illustrer a quel point cela ne sert a rien, imaginons quelqu'un qui regarde la télévision. Mais celle-ci est fermée...

Pourtant, il s'agit bien de la seule chose où j'ai persévéré sans relâche. Et on peut dire que je my connais en relâche. Élevé par Aladin, j'ose croire encore que par magie, les mots gravés resteront pour la postérité. Que le souvenir qu'on aura de moi sera effectivement romancé. Car la réalité, celle que l'on perçoit tous ne m'a jamais plu. Au contraire, j'écris souvent pour l'embellir. Mais est ce qu'une rose est aussi jolie si personne ne la regarde ? Avouons que dire que l'on retournera en poussière puisque nous ne sommes que poussière a pas mal moi de cachet que de chanter Dust in the wind. C'est compliqué dans ma tête...

Ajoutons le violon en guise de solo. Là, cest carrément un voyage. Un périple a travers notre propre existence. J'y vois beaucoup, mais beaucoup d'images de mes enfants. Le câlin, la bouille joufflue du haut de leur 3 ans, le baiser que je déposais sur leurs têtes. La douceur de ma mère, le coeur de mon pere, l'instinct protecteur de ma soeur. Elle est si vraie cette chanson. Elle nous propulse loin dans nos chimères, elle bouscule le temps qui a passe ou quil nous reste. Elle mouille mes yeux cette chanson...

Je ne sais pas s'il me reste encore du temps. Probablement un peu. A coup sur moins qu'avant. Et par cette belle soirée d'été, je regarde au loin, et me voit un peu ... poussière au vent.