J'écoutais dernièrement un documentaire sur les psychopathes. On y relatait que souvent, ces individus avaient une allure tout à fait présentable en société, à la limite sympathique, et en parallèle menaient à bien leurs plans machiavéliques. Ainsi, on comprend que ceux-ci ont deux visages diamétralement opposés. A ce niveau, j'ai toujours bien apprécié la phrase de Carl Gustav Jung: " Chaque chose suppose son contraire ". Or, en poussant plus loin la réflexion, on se rend compte que la dichotomie inhérente à chaque chose s'applique à chaque être humain et non seulement aux psychopathes. Deux pôles s'entrechoquent donc en chacun de nous...
Pour en être convaincu, le meilleur moyen d'y arriver est de vérifier à l'intérieur de nous même la dualité présente depuis l'enfance, à savoir, les deux facettes prédominantes de notre personnalité. Souvent, celles-ci sont opposées l'une de l'autre au même titre que le ciel et l'enfer. Parfois, l'écart est à peine perceptible et chez d'autres, on perçoit une différence notable. C'est ce dont la chanson parle justement et c'est ce qui fait sa pertinence à mon avis. Ni noir ni blanc, le gris relie les deux et le résultat devient notre personnalité. Pour étayer ce qui précède, j'irai avec ma propre identité et ce, même si plusieurs n'en ont rien à foutre. Juste pour faire chier, comme ça ( démon sur l'épaule droite)...
Petit, j'ai fait face à un dilemme. D'abord très centré sur ma personne, je me la petais solide. Puis, suite à une prise de poids, l'inverse s'est présenté. En grandissant, la physionomie a changé et l'écart devenait polarisé. D'un côté, un géant a l'air maussade. Dedans, un enfant plus fragile qui n'aurait pas fait de mal à une mouche. Quand vint le temps de choisir un parcours, l'enfant s'est dirigé vers la littérature mais... Comme pour le protéger, la brute a choisi la psychologie. Fait à noter intéressant, présentement les deux se côtoient à merveille. Au quotidien, c'est une autre histoire.
Je suis une personne très empathique et probablement même trop doux pour la majorité, entre autres, des femmes. A l'opposé du masculin toxique. Il s'agit bel et bien du littéraire. Par contre, l'étudiant en psychologie s'avère beaucoup plus critique. Il assemble les données de manière cartésienne et tire des conclusions sévères surtout en ce qui a trait aux comportements humains. Le littéraire laisserait une chance au coureur. L'autre (!) le traitera allègrement d'enflure et d'enfoiré de fils de pute, de grosse merde et, sans tomber dans l'excès, voudra probablement lui envoyer un coup de pelle dans la gueule. Ainsi, lorsque le petit se sent coincé, le grand lui apportera une clé. Même personne, deux rôles.
Là où le bas blesse demeure l'extrême. Tant qu'on vacille entre l'empathie et la sévérité, l'équilibre est maintenu. Or, lorsque la balance oscille trop vers un des deux, on parlera de personnalité dominante. Puis, si on enlève carrément l'aspect empathique, le danger guette. Mais pourquoi expliquer ce merdier ?
Pour illustrer. Johnny B représente mon propre alter ego pour faire face à la musique. Ma nature gentille semble beaucoup trop fragile pour ne pas être accompagné par une personnalité plus forte. L'avatar a donc été créé par protection. Pour une critique, les 2 sont équilibrés et font sortir le méchant de façon relativement bien ficelée. Le problème qui m'apparaît maintenant est que le littéraire est fatigué. Épuisé. N'a plus réellement sa place dans un monde devenu trop épineux pour lui. Lentement, il cède toute la place à son opposé. Il faut d'ailleurs aller voir le solo de guitare final de la chanson pour comprendre le parcours mental de ce dernier. Tout se mélange rapidement et fait place à une cacophonie mélodique qui pourrait s'apparenter à ce que peut ressembler le fait de devenir fou.
Dans un monde idéal, il n'y aurait nul besoin de balancer entre deux extrêmes. L'empathie devrait même devenir la base de tous comportements humains. Malheureusement, il n'en est rien alors la carapace doit se forger à travers les forces du sujet. L'idée de soumettre ce processus mental m'est venu cet après-midi face à une grande lassitude concernant ma vie professionnelle. Je me posais la question suivante : " ..Et si je n'écoutais que mon démon ?". Pour bien intégrer l'extrême d'un pôle, je prend exemple sur la libido. Le psychopathe ressent cette tension comparable à une libido ayant atteint sa limite. L'homme équilibré saura se contrôler afin d'éviter les conneries. Il relâchera, chez lui, le surplus libidineux. Le psychopathe, jamais.
Donc, s'il fallait...
Beaucoup, mais beaucoup de gens iraient se faire foutre. La violence prendrait la place de l'empathie. Certains visages ne seraient plus qu'une purée. Ce qui était pardonnable ne le serait plus. L'amour ferait place à l'utilisation.
La morale de l'histoire : On porte tous les 2 côtés à l'intérieur de nous. Pour un monde meilleur, préservons ce qu'il reste de bon. Car lorsque la cassure se fait, il est déjà trop tard pour revenir. Faites que ce soit encore et toujours le bon qui l'emporte à la fin...