Tes vingt ans mes quarante, si tu crois que cela...
1969, les scarabées bourdonnent c'est la folie à London. C'est du moins ce que dit la chanson. Et ce bourdon britannique n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, car sourd Gainsbourg ne l'est pas, loin s'en faut, ses larges esgourdes sont à l'affût du moindre signal novateur, déployées comme des paraboles.
Il succombe à la british invasion le grand Serge, comme tout le monde, mais pas que. Celui-ci s'imbibe de toutes les influences envisageables dans un but de recréation toute personnelle. Effectivement, Gainsbourg était une éponge, dans tous les sens du terme.
Ici le piano bastringue est d'influence Kinksienne (Mr Pleasant?), la mélodie d'une évidence sublime aurait pu être de McCartney, elle tourne en boucle et retombe toujours sur ses pattes, et on en redemande. Restent les paroles, très françaises pour le coup, Gainsbourg fait claquer ses mots pour aborder la fascination des lolitas qu'il aura jusqu'à la fin de ses jours. L'éternel tabou des amours interdits.
Mais voila le résultat, du bien bel ouvrage, "Elisa" est une perle. Et Serge Gainsbourg, tête de chou, coeur d’esthète, foie d'éponge, est un génie musical français. Foi d'animal.