Comment pourrais-je résister à la vigoureuse Ginette, qui m’entraîne d’un geste impérieux au milieu du tourbillon des couples enlacés dans cette arrière-salle enfumée de ce bar miteux où est venue s’échouer ma solitude ? Au dessus des têtes (raides), une simple lampe à l’éclairage blafard mais chiche, que l’accordéoniste facétieux lance et relance, de plus en plus loin, entre deux salves de notes aigres. Est-ce l’effet de l’alcool, le parfum un peu lourd de Ginette qui se mélange à l’odeur de sa sueur, est-ce simplement le vertige de la valse, mais il me semble que le monde pourrait bien d’arrêter là, ce soir, dans les décombres de nos amours. Allez, viens !