Oh, ce "45t" dans sa pochette de papier bleu que nous eûmes à Paris avant les Anglais puisqu'il était interdit de l'autre côté du Channel ! Oh, cette sensation incroyable quand nous le posâmes sur la platine de la chambre dans le dortoir de l'école : le monde bougeait enfin sur son axe ! Oh, cette haine que cette musique inouïe déclencha chez la majorité de nos camarades qui nous brandissaient leur albums de Pink Floyd ou de Genesis en signe d'excommunication définitive ! Oh, cette fierté que nous ressentîmes dans les quelques semaines qui suivirent en nous coupant les cheveux nous mêmes (un massacre désiré) ou en peignant nos t-shirts comme sur les rares photos qui nous arrivaient via Best et Rock & Folk ! Oh, cette jeunesse dont le feu nous dévorait : nous espérions qu'il allait dévorer le monde ! God Save Johnny Rotten ! [Critique écrite en 2015]