Hotel California
8.8
Hotel California

Morceau de Eagles (1977)

« On pourrait penser que Hôtel California est une bluette… qui nous veut du bien. C’est vrai quoi, un slow qui explose le format habituel de la chanson pour se déployer sur 6 minutes et 30 secondes, soit le temps nécessaire pour rouler un patin sans se précipiter. C’est charitable, franchement. Et puis dans le monde merveilleux des tubes, quand vous dites « Californie » vous visualisez du surf et des jolies pépés. Un groupe comme les Beach Boys, que vous entendez, a façonné cette image d’une Californie où le soleil brille toute l’année.
Sauf que Hôtel California n’est pas qu’une bluette pour emballer garçons ou filles. Et la Californie comme région rêvée, ici c’est terminé. Car cette chanson est le récit d’un cauchemar. L’histoire d’un gars qui s’arrête au bord d’une autoroute et qui pousse les portes de l’Hôtel California comme on pousse les portes de l’enfer. Pourtant l’endroit a l’air sympa. Y a des miroirs au plafond. Et du champagne rosé au frais. Une fois qu’t’es entré là, t’es prisonnier à tout jamais. Un hôtel donc, comme une image que les Eagles ont choisi pour évoquer la drogue et son addiction. Une fois qu’on a mis le pied là dedans on n’en sort plus jamais. Et les garçons des Eagles connaissent très très bien le dossier. Nous sommes en février 1977 et depuis dix ans à peine, Brian Jones des Stones, Jimmy Hendrix, Janis Joplin et Morrisson des Doors, tous sont morts l’année de leurs vingt-sept ans. Hôtel California appartient donc à une époque où le rock and roll a la gueule de bois. Une chanson de lendemain de fête mais avec l’élégance de guitares cristallines et d’harmonies vocales aériennes (…) Hotel California est une chanson qui signe la fin d’une époque. Rien ne sera plus comme avant. En 1977 après la fin de la guerre du Vietnam, le rêve américain a pris un gros coup dans l’aile et pour les Eagles aussi c’est le début de la fin, l’inspiration ne sera plus vraiment là et les membres du groupe se mettent des mandales dès qu’ils sortent de scène (…) » Rebecca Manzoni, France Inter, 10 octobre 2014

Avec les extraits de différents morceaux, c’est mieux, vous pouvez réécouter ça là :

http://www.franceinter.fr/emission-tubes-co-lhotel-californie-quel-endroit-charmant

Pour moi, c’est aussi le souvenir d’un cours d’anglais. C’était quand même chouette les cours d’anglais, quand on y repense !
socrate
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le 29 oct. 2014

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socrate

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