Lasse, sans doute, d'interpréter devant des parterres guindés de Britanniques humides les plus insipides airs de Thomas Augustine Arne, l'étincellante mezzo-soprano Sarah Walker s'est risquée à un répertoire moins convenu, avec un brio à ce jour inégalé. C'est ainsi que son enregistrement de Lucky, haendelien dans sa fureur, rossinien dans la précision de ses vocalises, rivalise avec les plus beaux moments de l'histoire de l'opéra.
N'oublions pas de rendre hommage à ses deux merveilleuses accolytes, Lucia Poop et Renata von Trapp, dont les talents jumeaux, inégalés en d'autres circonstances, ne trouvent peut-être pas ici l'occasion de s'épanouir dans toute leur ampleur solaire.
Comme à son ordinaire, la baguette de Carl Davis est d'une subtilité remarquable, maniant avec l'ntelligence qui le caractérise, tantôt la douceur, tantôt la fermeté, et l'on en vient à regretter la courte durée du morceau que l'on ne voudrait jamais voir finir tant il nous entraîne dans des océans de volupté instrumentale.
En un mot, à ce jour, la meilleure version jamais enregistrée.
Créée
le 27 sept. 2014
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