Goldman est un homme en or si vous me passez le jeu de mot.
Dans son oeuvre - prit dans son sens elargi- et avec ses mots comme ses notes, il touche l'universel.


Chaque chanson contient donc une potentialité que chacun peut actualiser.


Chez Jean-Jacques Goldman comme ailleurs, peut-etre même plus qu'ailleurs, les "je" sont autant de "moi" qui s'ignorent -ou non- au regard -à l'écoute- des auditeurs...


Il changeait la vie constitue une démonstration assez exemplaire de cette constante.


Deux individus sont définis en premiers mots par leurs métiers. Un manuel, un intellectuel.


Champ large ratissé, tout le monde se projette.


Le troisième est artiste, musicien qui plus est.


Trois "il" pour des milles et des cents de "je".


Corroborant la possible projection de tous, le choix des mots n'est évidemment pas anodin, le cordonnier n'a "rien de particulier", il habite partout et nulle part, le passeur de savoir n'est qu'un "simple" professeur et cætera.


Le temps et particulièrement le quotidien qui permet de mettre en exergue son inexorable est toujours signifiant chez Goldman et Il changeait la vie ne fait pas exception. Ici, le temps -qui ne fait rien à l'affaire et pourtant fait tout- est celui de la répétition, de l'objectif réitéré au cours de la vie.


La mélodie du refrain qui répète un même motif descendant en le déclinant accompagne un texte qui peut résumer sans restreindre le travail du chanteur. Les protagonistes anonymes de ce titre mettent, à la manière du non moins anonyme Jean-Jacques Goldman, du temps, du talent et du cœur à l'ouvrage.


Artiste plébiscité, je ne peux que me réjouir de cette sollicitation, Goldman a la recette pour parler, au singulier, en évoquant l'Homme, sans en avoir l'air, et en ayant les airs.


Il est mû par un amour pour ceux qu'il dépeint et à qui il rend hommage en musique, cet amour explique en partie son succès et la réciprocité de l'affection des français pour celui qui, à sa façon, changeait la vie.

Jekutoo
7
Écrit par

Créée

le 16 août 2020

Critique lue 75 fois

Jekutoo

Écrit par

Critique lue 75 fois

Du même critique

Jessica Forever
Jekutoo
2

Il faut le voir pour le croire

Poisson d'avril... Vous m'avez bien eu, bravo ! Franchement, honnêtement, vous voulez que je vous dise ? C'est bien fait. Nan mais si, le coup du film de genre complètement pété à bas coût, français...

le 2 mai 2019

5 j'aime

6

J’veux du soleil
Jekutoo
4

L'enfer est pavé.

Ruffin et Perret, ensemble, dans un film traitant des gilets jaunes. Mettons de côté le deuxième pour développer sur le premier. Qu'il m'aurait été agréable de démolir la prétendue neutralité...

le 15 sept. 2019

5 j'aime

Josée, le tigre et les poissons
Jekutoo
5

Un connard en fauteuil reste un connard

Un tigre ce n’est rien de plus qu’un gros chat, sauvage. Les gens se font une montagne de n’importe quoi comme dirait une tante éloignée un peu éméchée. La réalité est nuancée, complexe. Être une...

le 17 juin 2021

4 j'aime