Time for hope
Ce matin, j'ai pas envie de rigoler. Ce matin, j'ai une sacrée gueule de bois. Pas du genre qu'on fait passer en buvant je ne sais quelle mixture miracle, pas du genre qui attaque le foie en même...
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Il est des premières fois qui collent à la peau.
Des petits instants d'éternité, que je cache bien profondément dans un recoin de mon cerveau ou de mon coeur, suivant lequel me semble avoir la mémoire la plus fidèle, la plus agréable, la plus infaillible. Ces moments-là, je le sais à l'instant même où ils ont lieu, me suivront toute la vie.
Premier boulot, première bagnole, première bagarre, premier appartement, première cuite, peu importe l'ordre, tout ça c'est ancré dans l'océan de mes souvenirs. Impossible que ça parte à la dérive.
Et parmi toutes ces inaugurations marquantes, une les surpasse toutes. Celle qui définit une âme pour les siècles à venir, bien après sa mort, celle qui change la vie, bien avant la mort.
La première fille.
Celle qui te fait passer des filles qu'on aime, aux filles qui aiment.
A la limite, si je devais n'en garder qu'une ce serait celle-là. Le reste, c'est de la littérature, du décor, de l'anecdote.
Des années de maladresse, de désillusions à hauteur d'attentes, de râteaux de cour d'école, de lapins posés sous la pluie, des années passées à l'attendre effacées en un clin d'oeil. Tous ces atermoiements de soupirant désabusé, de Don Juan au chômage, tout ce ridicule adolescent s'envolent en un mouvement de lèvres.
Avant ça, pendant des années, j'aimais comme peut aimer un adolescent. Absurdement, inconditionnellement, facilement, et surtout, à sens unique. A croire que mon âme de gamin avait un sérieux problème de radar.
Et puis, soudain, apparue de nulle part, une étrangère qui, la première, a accepté de faire une petite place pour ma folie dans son petit coeur gorgé de soleil.
La première fille, c'est le premier ouragan que tu accueilles à bras ouverts. Tu l'attends, fébrile, tremblant, debout face à elle, ton cerveau s'est mis en pause, ton coeur se précipite comme si ta vie en dépendait.
Et si t'as un peu de chance, pendant que tu te demandes comment sortir tes pieds du bloc de béton dans lequel ils sont coulés, c'est elle qui se penche et chamboule ton monde de sa présence. Définitivement.
Et plus tard, tant pis si croyant serrer son bonheur, on le broie. La première fille n'a pas vocation à être la dernière. Le temps passe, les amours filent, s'accumulent.
Mais quelque part, bien au chaud, reste un premier souvenir qui lui ne s'enfuira qu'en dernier.
La première fille qu'on a pris dans ses bras.
Créée
le 16 juin 2017
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