Le Bleu lumière
7.8
Le Bleu lumière

Morceau ()

Je n’ai jamais été un grand fan de Vaïana. Même si je sais reconnaître qu’il est un très bon Disney, je n’ai jamais réussi à me détacher de l’idée que c’était un sous Raiponce, de part son schéma narratif similaire mais qui échoue toujours à égaler la qualité, la magie et le message du deuxième long métrage Disney de Byron Howard. Et même en terme de chansons, bien plus nombreuses et attendues au tournant de part la réputation de monsieur Lin Manuel Miranda, il faut avouer que le film n’est pas mieux porté que Raiponce, et fait même en terme de symbolique bien moins que les 5 proposées par son homologue, même "Je suis Vaïana" fait pâle figure à coté de "Je veux y croire". Mais il y a un point, un point qui est pour moi incontestable, c’est que "Le Bleu Lumière" est une des plus belles musiques jamais faites par Disney. Comme déjà dit dans ma critique de "Je Veux y croire", on retrouve dans la plupart des Disney une séparation (avec un certains nombres d’exceptions comme par exemple dans ce film avec "Bling Bling") des chansons entre celles qui présentent un arc (qu’on retrouve donc au début de l’œuvre) comme dans ce film avec "Notre Terre" , souvent les plus présentes, et celles qui concluent les arcs comme "Je suis Vaïana", moins présentes et moins connues car souvent plus calmes mais pas moins puissantes. Même si"Bleu Lumière" fait partie de la première catégorie, il occupe en réalité un rôle bien plus central dans l’œuvre qu’il n’y paraît, étant le point de départ du parcoure initiatique de Vaïana. C’est pour cette raison que pour traiter correctement "Le Bleu Lumière", il va falloir faire un détour entre les différentes chansons qui parsèment le film, et notamment "Notre Terre" qui est comme son nom l’indique un réquisitoire des rêves de Vaïana par ses parents qui en voulant la protéger sans relâche, en font en réalité une personne faible.


Pour parler correctement de "Le Bleu Lumière", il faut résumer le début de Vaïana. Donc le film de 2016 nous parle de Vaïana, une petite fille de trois ou quatre ans qui après avoir prouvé sa bonté en sauvant un bébé tortue, s’est vue assignée la mission toute simplette de sauver le monde. Mission qu’elle échouera lamentablement en environ cinq secondes. Malgré ce fiasco, l’océan ne choisit pas d’autre candidat et Vaïana a continué à garder une attirance pour la mer, et ce malgré la peur qu’à son peuple pour cette dernière. C’est l’évolution de ce paradoxe intérieur durant un peu plus d’une décennie qui est raconté dans "Notre Terre" et dont on va parler de certains points pour bien contextualiser "Le Bleu Lumière" qui n’arrive finalement que quelques minutes après.


La chanson est marquée par une opposition entre le rêve de Vaïana et son devoir de futur chef qui coexiste les deux dans un certaines mésentente cordiale durant tout ce qui précède "Le Bleu Lumière". Le parolier Houria Belhadji (reprenant le travail de Lin Manuel Miranda) exprime bien cette idée en segmentant la chanson en 3 parties : la propagande du Père, l’espoir d’un échappatoire exprimé par Tala puis une Vaiana qui succombe à la propagande de son père et s’impose sa vision. Mais il convient de commencer par le commencement donc dans un premier temps, son père et son discour.


Cette partie se découpe elle même en 3 points. On a d’abord une dissonance cinématographico-narrative (ce mot n’existe pas mais serait grammaticalement correcte au vue de la définition) soit une chanson qui nous chante l’inverse de ce que le clip montre avec un décalage entre la définition de paradis du peuple et celle de Vaïana. En effet le Chef Tui aura beau utiliser des "Nous", des "Notre" ou des "On" pour l’inclure, disons que la marmaille est pas ultra jouasse aux coutumes de danse, tissage de paniers, de tradition ou de noix de coco.
Cette chose ne serait pas malsaine si on imposait pas à Vaiana ce paradis comme son paradis. On oblige Vaïana à aimer son monde, c’est même dit texto au vers 3 "Vaiana tu vas aimer". L’utilisation même du mot "paradis" est assez malsaine car elle implique qu’ils sont au meilleur endroit du monde et que cette affirmation est incontestable. Le mot "suffit" (et son sens) est également omniprésent de cette partie car il est celui qui présente le mieux la doctrine familiale qui est que si on se concentre uniquement sur ce qu’on peut réaliser sans efforts, alors on vit dans le meilleur des mondes. C’est très visible sur ces phrases : "Et pourquoi changer ? Si celle-ci nous suffit" , "Aimer ton peuple et ton île te suffit" "Et tout ce que la nature nous donne nous suffit" "Pour le dessert il n’y pas mieux". Ce principe de paradis étouffe d’autant plus Vaïana qu’il est par définition unique et inchangeable, elle ne peut donc que si plié, tout ce qui s’en écarte est erreur "Un jour viendra. Où tu ouvriras les yeux. S’il existe un monde heureux. C’est celui-là. Il faut seulement que tu comprennes. Le bonheur est tout près, tout Près de toi."
C’est d’ailleurs à l’origine de la phrase la plus percutante de la partie : "Toute la vie" qui marque un don des dieux pour ses parents mais qui est signe de prison éternelle dans la bouche de Vaïana.
Ce problème s’accentue d’autant plus qu’on invite Vaïana à prendre part à ce monde voir même à diriger "Oh, Vaiana, tu as une mission". Elle devient essentielle au maintien de ce paradis, on lui demanderait presque de s’effacer pour le bonheur de son peuple. Ce n’est donc plus une quête initiatique personnelle car de ce résultat de ce débat intérieur familial résultera le sort d’un peuple livré à lui même "Notre peuple a besoin d’un chef et… Te voilà.". C’est en prenant ça en compte que le passage "Vaiana, non, ne t’en va pas".
La grande force de ce texte est d’être passivement malsain. D’un coté on ne laissent pas à Vaïana son mot à dire quant à ses choix de vie, et pire encore "Aimer ton peuple et ton île te suffit" est carrément réducteur et limite sectaire, lui disant ce quelle doit aimer et les limites qu’elle doit se poser, une chose complètement à l’opposé de toutes formes d’épanouissements personnels. Mais de l’autre ce texte est parfaitement compréhensible dans le contexte d’une éducation ou le tuteur doit savoir poser des limites tout essayant de lui montrer comment être heureux en même temps de l’amener bien se conduire en société. De ce point de vue, les paroles du père sont plus protectrices que méchantes et de ce fait, même si on repère un malaise on ne peut pas encore vraiment le condamner.


La lumière d’espoir arrive dans la deuxième partie avec la courte apparition de Tala qui vient mettre une pause dans la chanson et et apporter une nouvelle vision au rêve de Vaiana, désignant cet océan que tout le monde craint avec des termes comme "malicieux", "indomptable" ou "capricieux", plus adaptés à la description d’un enfant qui servent ici à désacraliser l’adversité, voir même à lui donné des aspects de défi transformant le rêve en quête "Savoir ce qu'on aime, c'est savoir où l'on va". Même si elle invite Vaiana à toujours obéir et considérer son père, elle précise bien que sa quête est importante et ne doit pas se montrer réduite par ses obligations, son rêve la définie et de ce fait devrait être sérieusement considéré. J’aime beaucoup l’idée de "suivre l'étoile des rois" car il légitime le voyage, c’est comme ça que Vaiana suit le mouvement de ses ancêtre et devient chef, et non pas en suivant les principes de son père, c’est un clin d’œil sur les futurs révélations de l’œuvre mais que nous ne traiterons pas car se passant après la chanson.


Son père va alors intervenir pour tenter de la limité, en lui parlant de s’élever (donc de s’éloigner de la mère) et en l’invitant à prendre la part la plus importante de cette mythologie (la hauteur lui est réservée, c’est pour ça qu’elle doit s’obliger à baisser les yeux et à tout faire pour son peuple). S’en suit donc la 3eme partie ou ce n’est pas Vaiana qui chante mais son père à travers elle car il convient de le préciser car la vraie pensée de Vaiana arrive dans "Le Bleu Lumière". Il est d’ailleurs presque amusant de trouver le vers "D’autres nous envient" alors que de par son choix, Vaiana et son peuple se sont terrés et isolés du monde, ne donnant aucune valeur à ces "autres" qu’ils ignorent. Je le redis encore une fois mais "profitons de ce paradis toute la vie" est vraiment super malsain et sectaire, même dans ce contexte. On a aussi l’idée que le peuple est infantilisé "Le village veut croire en nous (C'est vrai!)" on ne croit pas en une personne, on croit en un dieu et on respecte son chef pour ses prises de positions, on ne guide pas les gens "comme une sœur une mère une amie" c’est une démonstration que Vaiana n’est pas assez mature émotionnellement pour être Chef (la faute revient à son père qui l’est tout autant et qui a poussé Vaiana dans cette voie néfaste). La fin est toute aussi cocasse qu’elle contredit le portrait édénique fait plus tôt, "Nous inventerons l'avenir" et "Nous trouverons le bonheur" montrent que ce n’est pas un paradis. Pire encore la dernière citation implique que Vaiana n’est pas heureuse, un peu comme un cri de détresse inconscient de la part de l’endoctrinée. La dernière image est aussi évocatrice, on y voit un sommet caché par les nuages et difficile d’accès face à une mer qui s’ouvre à elle, comme si la nature elle même savait qu’elle ne prenait pas la bonne décision.


Vous l’aurez compris "Le Bleu Lumière" se place donc en opposition à "Notre Terre" en prouvant que ça ne sert à rien d’aller contre la nature d’un enfant (je ne parle pas d’enfant roi hein), avec un père montrant son vrai visage après que Vaiana ait fait preuve dans le bon sens, montrant que c’est bien le chef le problème et non sa fille. C’est d’ailleurs en levant les yeux vers l’horizon (elle qui s’est mise à les baisser vers la terre pour son père) que Vaiana va pouvoir commencer à renouer avec qui elle s’est cachée d’être tout ce temps et enfin commencer "Le Bleu Lumière".


Le bleu du ciel n'est pas le bleu de la mer
Ce bleu que moi je préfère
Sans vraiment savoir pourquoi


Il va y avoir beaucoup d’allusions à "Notre Terre", à commencer avec le premier vers qui répond à "Nous aimons chanter sous les cieux", en dissociant bien les deux étendues infinies, l’une qui l’a domine, vide froide et inaccessible et l’autre à son niveau, explorable et jonchée de mystère et de vie. Voilà pourquoi elle le préfère (au delà de la quête divine et même si elle n’a pas encore les clef de compréhension), car l’océan caractérise son envie d’aventure. Ces trois vers portent le parcoure initiatique de Vaiana qui va devoir comprendre pourquoi la mer l’attire et quelles en seront les conséquences. La réalisation va quand à elle imposer cet affrontement intérieur de Vaiana refoulé dans "Notre Terre" : elle lève les yeux et se dirige vers elle pour y faire face avant qu’on dézoom pour montrer que derrière se dresse d’énormes montagnes, comme pour montrer son insignifiance et son impossibilité de retour arrière de part leur taille et leur caractère de mur infranchissable. Elle finit cependant par détourner le regard au dernier vers, comme si l’impossibilité de discerner correctement ce qui la relit à la mer l’empêchait de prendre correctement un avis définitif.


J'aimerai tant rester fidèle à ma terre
Oublier le vent éphémère
J'ai essayé tant de fois


Tout ce passage est une réponse à ce détournement de tête vers son village pour échapper à la vérité du caractère inéluctable de son défi intérieur. Elle constate elle même qu’elle ne peut pas l’ignorer "J’aimerai tant" implique que malgré toute sa volonté, elle ne le peut pas rester dans cette espèce de statut quo, "essayé tant de fois" implique qu’elle a essayé un nombre incalculable en vain et le deuxième vers, plus subtile parle de vent éphémère alors qu’on sent toujours une brise quand on est prêt des côtes ou sur une petite île, ce vent dont elle parle n’est pas éphémère, elle le sent constamment et lui rappelle son rêve qu’elle pensait avoir fait taire. Le vent lui souffle d’ailleurs dans les cheveux à ce moment là. La caméra se tourne et montre le village, que Vaïana regarde avant de s’en détourner, elle refuse cette vie écrite mais n’est pas encore prêt à avouer que la mer est ce qu’elle cherche, elle continue de fermer les yeux.


J'ai beau dire "je reste, je ne partirai pas
Chacun de mes gestes, chacun de mes pas
Me ramènent sans cesse
Malgré les promesses
Vers ce bleu lumière


Le premier vers est très intéressant car il inverse les rôles de "vent éphémère" énoncés plus tôt, ainsi c’est son comportement de chef qui devient à postériori émotionnel et passager et son envie de voyage la raison même de son existence. Le deuxième vers est une réponse directe à une remarque de son père dans "Notre Terre" : "Car chaque pas nous ramène vers notre Terre", c’est comme si Vaiana retoquait qu’il voyait le monde comme ça que parce que son monde était son île, ainsi rien ne peut que le rapprocher de celle-ci. Mais que factuellement quand on vit sur une toute petite île peut importe la direction qu’on prend on finira tomber sur la mer et c’est une métaphore des sentiments de Vaina qui est que peut importe le chemin que lui demande de prendre son père, peut importe les promesses qu’elle lui fera, la seule chose qui ne bougera pas c’est qu’elle finira son chemin en regardant droit vers la mère. D’ou l’expression bleu lumière, qui sert à la fois à Vaina, grâce à la poésie, à ne pas briser le tabou de dire qu’elle veut aller au-delà de l’atoll mais surtout de dire que là ou les gens se cantonnent à vivre vers l’île en faisant marche arrière au bout du chemin, elle voit de part cette lumière que le chemin n’est pas fini et doit continué. Le clip va parfaitement illustrer cette idée, avec une Vaina se détournant de la plage en prenant la direction opposée mais qui fini malgré tout par la retrouver. On peut même rajouter que comme le montre le clip elle est contente de la retrouver.


L'horizon où la mer touche le ciel
Et m'appelle
Cache un trésor
Que tous ignorent
C'est le vent, doucement qui se lève
Et me révèle
Le bleu de l'eau
Si je pars j'irai plus loin et toujours plus haut


"L’horizon où la mer touche le ciel" c’est ce qu’elle ne voit pas, un endroit ou elle n’a pas accès, c’est pas essence même l’appel de l’aventure qui la drague chaque jour qu’elle passe sur son île, c’est cet appel qui constitue le vraie trésor de la mer. Les vers trois, quatre et cinq constituent une allusion aux vagues, comme si le vent venant de la mer les créait pour rapprocher Vaiana de l’océan et ainsi crée l’appel. Le dernier vers est un peu bizarre à analyser seul car il faut le clip pour le comprendre parfaitement. Dans la première partie Vaiana va quasiment au bout de son rêve, puis dans la deuxième elle se ravise, plus haut appelle aux montagnes de la terre ferme, montrant qu’elle n’est pas encore prête à passer le cap. Pourtant on y était presque quand on regarde le clip, Vaiana regarde enfin la mer fièrement avant de se diriger vers elle (les traces laissées par les reflets du soleil sur l’eau montre un chemin comme pour inviter Vaiana à prendre la mer), monte sur un bateau, tient dans ses mains la corde pour monter la voile, sent le vent de la mer, prend un rame...avant de regarder derrière et de poser la rame, en repartant vers la terre, au grand drame du spectateur.


Il faut aimer mon île et son histoire
Pour ceux qui veulent encore y croire
Oublier le temps qui passe
Il faut aimer mon île et son histoire
Et garder encore l'espoir
Un jour je trouverai ma place


J’aime beaucoup cette partie, qui rappelle "Notre Terre". Il y a plein de signe avant coureur qu’elle ne croit pas à cette leçon de vie de son père qu’on ressent dès le premier vers avec "Il faut". Rien que le deuxième vers annonce que les gens qui sont du même avis que sont père sont dans le faux tant "ceux qui veulent encore y croire" ramène à quelque chose de convictions fassent à la réalité, limite quelque chose de sectaire. Demander d’oublier le temps c’est demander d’arrêter d’évoluer de grandir, quelque chose qui maintient le peuple dans une forme de nécrose, quelque chose de très violent et très accusateur envers ceux qui pensent à la doctrine "Notre Terre". Répétition du premier vers au vers quatre pour montrer qu’on lui bourre le crane de cette idée. Les vers cinq et six s’amusent sur deux plans, quand on écoute pour la première fois la musique on serait tenter d’entendre "espoir qu’un jour", qui laisserait sous entendre que le problème viendrait d’elle. Il n’en est rien, il n’y à pas de "qu’" séparant dont les deux vers. De ce fait le vers cinq est d’autant plus alarmant et voudrait plutôt dire qu’il faut attendre l’arriver d’un miracle car on fonce droit dans le mur (à sûrement mettre avec les problèmes de pêches énoncés avant le début de la chanson). Le dernier vers fait un ce fait un peu plus espoir mais au vu de ce qui a été montré précédemment le spectateur sait que ce n’est pas la bonne solution. En terme de réalisation, la noix de coco rappelle bien sûr le discour sectaire du père dans "Notre Terre" et le tapis en même temps que le 3eme vers montre bien le fait étouffer dans ce faux paradis. Je tiens à préciser que cette emprise est passive, les habitants sont d’une grande gentillesse comme nous le montre ce passage et le début du film, c’est simplement leur comportement vis à vis de l’extérieur qui est toxique voir dangereux. J’aime beaucoup l’idée du cerf-volant que les enfants empêchent de laisser partir comme la montagne sacrée qui retient Vaiana.


Je peux les guider
Les rendre plus grands
Les accompagner
Je prendrai le temps
Mais cette voie cachée
Pense tout autrement
Je ne comprends pas


Les trois premiers vers jouent sur le fait qu’on ne sait pas si Vaiana va incarner le rôle du chef (celui qui tranche les décisions et tend à représenter le village) et de tuteur (celui qui materne son peuple). Le quatrième vers vient un peu clore le débat en sous entendant que Vaiana en tant que chef compte les libérer (elle n’a pas besoin de prendre le temps pour continuer à faire ce qu’à fait son père). Cependant une partie d’elle même refuse cette vie et lui dit de changer. On en revient donc à cette attirance incompréhensible du premier vers. On en revient à cette idée que Vaiana va haut au lieu d’aller loin en montant la montagne, elle s’appète à poser la pierre faisant d’elle un chef mais s’en éloigne, étant dans l’incapacité de le faire.


Le soleil vient danser sur la mer éternelle
Mais tous ignorent
Ces reflets d'or
Elle m'attend sous un tapis de lumière
La mer m'appelle
Moi je veux voir
Derrière les nuages de nouveaux rivages


C’est en regardant la mer qu’elle comprend la chose et observe enfin le chemin de lumière sur la mer créé par les reflet du soleil. Décrire son ressenti vis à vis de cette découverte sera la tâche des cinq premiers vers. En disant avec poésie que le soleil sur la mer est éternelle, elle s’offre un échappatoire au même niveau que le paradis. Dans le premier refrain Vaiana parle d’un trésor que tout le monde ignore, ici elle le cite, c’est ce fameux chemin de lumière, cet appel à l’aventure, montrant qu’elle a d’une certaine façon au moins trouvé le début de la réponse. Le vers quatre sert encore à décrire le chemin doré toujours avec une jolie poésie, on peut noter que là ou le tapie était un étouffement au début du clip il est ici symbole de beauté, histoire de dire que d’une certaine façon cette pression sera toujours présente mais d’une façon beaucoup plus saine. Les deux derniers vers donne la vraie raison de l’élan de Vaiana, qui affirme que derrière son envie de parcourir la mer se cache la soif d’aventure, l’idée de trouver de nouveaux rivages derrière les nuages. On retrouve encore une fois cette idée que le père se trompe à cause de sa vision limité, car une fois au sommet la chose qui illumine le paysage c’est la mer et non l’insignifiant empilement de caillou. Il y a également cette idée que la montée était pénible et contre productive là ou la descente de la montagne coule de source et se fait naturellement (elle court et glisse sur une arbre). En passant à coté de sa couronne sans y faire attention on comprend parfaitement que Vaiana c’est complètement détourné de la doctrine paternelle et qu’il n’y aura pas de retour en arrière. Enfin les geysers signifient pour moi les émotions de Vaiana qui sont si fortes qu’elles sortent de terre, d’une certaine façon elles créent des murs qui empêchent Vaiana de faire un retour en arrière.


L'horizon où la mer touche le ciel
Et m'appelle
Cache un trésor
Que tous ignorent
C'est le vent doucement qui se lève
Et me révèle
J'ai le droit
D'aller là-bas


On reprend le refrain là ou on l’avait laissé à ceci prêt qu’on change la fin ou Vaiana affirme enfin à elle même son désir d’aventure. En terme de réalisation on trouve encore une fois cette idée de gros plan sur Vaiana puis de traveling sur ce qu’elle regarde. Cette fois ci elle va au bout des choses, prends la rame, pousse le bateau dans l’eau et déploie la voile avec la corde qu’elle avait entre les main durant le premier refrain. On comprend aussi que son seul ami est en quelque sort son cochon qui la comprend dans son désir d’aventure et la pousse dans celle-ci. Le Bleu Lumière se finit donc sur une Vaiana partant à l’aventure, et même s’il faudra attendre un peu plus pour qu’elle commence réellement, son cœur lui, demeure parmi les vagues.


En conclusion je ne vais pas couvrir le clip ou la chanson de louange, qui, on va dire, ont réussit à faire ce qu’on leur demandait, et ce de manière assez efficace et suffisante pour permettre aux 3 chansons principales du film de se répondre entre elles. Il n’empêche que j’écoute toujours Le Bleu Lumière avec plus d’estime que les autres, peut être que c’est son cœur pur et son envie partir dans un grand voyage qui draine ma nostalgie, sûrement car c’est à ce moment que je suis obligé de mettre mon égo de coté, et commencé à voir le film comme ce qu’il est, un grand Disney.

Lordlyonor
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le 16 juil. 2022

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