Le Chanteur
7.6
Le Chanteur

Morceau de Daniel Balavoine (1999)

  Les Oiseaux. Voyage instantané dans le temps. Un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître. Daniel en ce temps là, faisait de la chanson française. Ça sent la vieille époque de l’orchestration à papa, très typé années 60-70. Les cordes, les timbres bien figés dans le glacis. Les chœurs bien sérieux, et alignés comme des lego, rien ne dépasse. Rythmique de métronome bloqué, chanson française sérieuse, attention. Le seul grain de folie, c’est la voix du chanteur. Une voix femelle dans la gorge d’un mâle viril, et fier de l’être. Pour quelqu’un comme moi, un morceau comme Les Oiseaux, ça me rappelle du Sardou. Gulp ! Le début du morceau est très caractéristique d’une époque, d’un style, un parfum, une couleur, non, pas de couleur. De la grisaille. On avait tendance à en rajouter dans les chœurs, toujours pleureurs, et chargés, pour « impressioner », et créer une émotion très maniérée. LOL. Maintenant, la chanson se veut beaucoup plus simple. Tous ses breaks dans le morceau, aujourd’hui ça ferait old school, comme on dit. Conservatoire et académie.


 Retour vers le futur. Les Oiseaux, part 2. Il y a plus de rythme, c’est plus dansant. Puis c’est France. (Et là, on n’entend plus du tout du Sardou). Il avait déjà mal à la France, Daniel. Avec un message à la clé. Daniel B serait-il un militant ? La voix est telle qu’on aime à s’en rappeler. Brillante,  et haut perché. C’est la nouvelle école qui s’annonce. Inspiré de l’Opéra rock, et plus si affinités. C’est un voyou. Antimilitariste. « C’est un voyou ! », disent les chœurs.


Lucie. Il y a de l’amour, et de l’intime. Qui est cette Lucie ? Son registre étendu sied bien aux ballades douces et « sentimentales », mais tout en pudeur, pas de déballage. Et plus j’écoute ce morceau, plus je pense au Roxanne du groupe Police. La parenté est évidente dans les thèmes, et d’une certaine façon dans la musique. Et voilà Le Chanteur. Et là, c’est finit les années 70, les violons et tout ça. Nous entrons dans les glorieuses années 80. Et ce morceau est une prémonition. Le Chanteur.


    Le coup de trompette qui annonce la renommée à venir. Le beat plus binaire, sans chichis autour. La basse plus simple, et efficace. Le texte en or. Rebelle mais avec un but, la célébrité, le graal des années 80. Touchdown, comme diraient les américains. Daniel a touché au but. Une chanson appliquée à la lettre, comme si c’était écrit. Tube anglo-saxon dans son architecture. C’est peut-être ça le coup de génie. Une chanson pop, qui sonne « moderne », et pique au voisin, qui lui-même s’inspire du groove à l’américaine. L’une des seules chansons de Balavoine dont je me rappelle clairement. Le Chanteur. Les autres moreaux de l’album, je ne les connaissais pas. Et bien qu’elles ne soient pas mauvaises, face à ce coup de maître, elles ont disparues du spectre. On oublie vite. Le Chanteur, lui, on ne l’oublie jamais. Seul bémol, il n’est pas mort malheureux, il a été fauché en plein vol. Chapeau l’artiste !


  Si Je suis Fou. On redescend d’un ton. Variété. Oiseau De Nuit. Encore une ballade. On a du mal à se débarrasser des vieilles recettes. C’st très chanson populaire. Le Pied Par Terre…Quel aurait été le destin le destin de Daniel B, s’il n’y avait pas eut, Le Chanteur sur cet album ? Le reste se perd entre tradition, les grandes idées soixante-huitardes qui se perdent dans la désillusion, les harmonies un peu kitsch, le rock très influencé par la musique anglo-saxonne. La pop qui essaie de sortir la tête de l’ornière. Et pour finir, un reggae (?) Il parlait déjà des juges, Daniel. Mas on ne l’entendait pas encore. On n’avait des oreilles que pour Le Chanteur.

Angie_Eklespri
5
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le 26 févr. 2018

Critique lue 178 fois

Angie_Eklespri

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