« J'aimais déjà les étrangères quand j'étais un petit enfant »
Les plus belles chansons de Ferré sont peut-être à trouver parmi ses interprétations de poèmes de Louis Aragon. Quoiqu'on en pense, L'étrangère est l'une de ses plus légères, contrastant un peu avec le reste de son œuvre.
Le texte d'Aragon, tout d'abord, met en valeur les Bohémiens ou autres Roms, Tziganes ou Gitans, ces peuples nomades encore aujourd'hui très mal vus par de nombreux Français. La vie semble légère chez eux, les soirées folles, rythmées par la musique et les danses. Le narrateur y vient en bande pour faire la fête ou se faire lire son avenir, il est séduit par ce mode de vie différent et l'insouciance qui semble y régner. Il vient aussi y trouver l'amour, auprès d'une « éphémère », étrangère à la marche légère et aux yeux d'outre-mer. Le texte est vraiment très joli et vaut le coup d'être lu ou écouté rien que pour sa poésie, pour la richesse des rimes ou la danse des mots.
Et pour cet admirable texte Ferré sut composer une musique parfaitement adaptée, rythmée et gaie, à laquelle il ajoute une interprétation plaisante : il chante davantage que dans de nombreuses chansons, et on ressent parfaitement son plaisir à interpréter ce texte d'Aragon.
Bref, une chanson De Ferré plutôt gaie qu'il est toujours agréable d'écouter, même si je trouve que la reprise de ce texte d'Aragon par Sanseverino est un poil au dessus, surtout sur le plan de la musique.