Les larmes aux yeux.
Oui, c’est les larmes aux yeux que j’ai regardé et écouté les enfants de l’école de mon fils chanter Lily de Pierre Perret, vendredi dernier.
Les larmes aux yeux parce que cette chanson est très importante pour moi. Parce ce qu’elle raconte des destins qui ne devraient pas exister en France.
Les larmes aux yeux parce que ces enfants qui chantent sont beaux. Il y a des faciès en tout genre, toutes les couleurs, oui, toutes, c’est la France des mes rêves que je vois là, je pense à Luther King.
Les larmes aux yeux parce que cette France est une exception : on vit de plus en plus dans l’entre soi, les écoles sont monocolores, on a peur de l’autre, de toutes les Lily du monde.
Les larmes aux yeux parce que le symbole est beau, parce que les voir chanter à l’unisson est merveilleux, mais surtout parce que je sais que cette unité n’est que de façade, que s’il y a peut-être ici un peu moins d’intolérance qu’ailleurs, les choses ne sont pas roses, la violence est sous-jacente et rejaillit de temps en temps…
Les larmes aux yeux parce que cette école est belle, mais qu’elle est bien seule, et qu’elle ne peut pas tout, ou pas grand-chose…
Les larmes aux yeux parce qu’une partie de ces gosses, à cause de leur couleur, de leurs origines ou de leur quartier, ont un avenir guère meilleur que celui de Lily.
Les larmes aux yeux par ce que c’est quand même fort que ça existe encore.
Se rappeler avec Pierre Perret que c’est « un combat quotidien » qu’il faut mener, pour notre dignité, et celle de toutes les Lily du monde.