https://www.youtube.com/watch?v=UPrJQVp7-Gs
Une chaude nuit d'été, j'écoute la radio, et redécouvre le morceau Nuit de Goldman, que j'avais déjà écouté, mais cette fois le morceau me saisit, c'est comme si ma vision profonde du romantisme de la nuit, de mes état d'âmes nocturnes, de la mélancolie silencieuse de l'obscurité avaient été capturés par cette chanson. Jamais un solo et un texte n'auront aussi bien captés la nuit solitaire et amoureuse. Et pourtant je ne suis pas un grand amateur de chanson française ou de Goldman.
Reste que Nuit est pour moi sa meilleure chanson. C'est d'ailleurs l'un des textes dont il est le plus fière et je le comprends. Les vers sont très beaux, recherchés et travaillés au niveau sonore, notamment avec de belles allitérations et assonances : "Le temps demeure et meurt pourtant" "Nos longs si longs silences" Quel plaisir de lire et d'écouter ça.
Le texte est très bien ficelé : Il y a cette simple et belle description du paradoxe la nuit qui fige le temps qui passe toujours, la nuit qui amène la douceur et la violence en nous prenant par surprise, le rapport presque sensuel qu'on a avec elle (métaphore du vêtement, de la soie et de l'habit). Et on glisse progressivement vers l'être aimé qui remplace la nuit, deux amants se (re)découvrent en pleine nuit mais l'homme se sent seul même à côté de sa tendre (Goldman) tandis que la femme hésite à jouer à ce jeu (le passage en anglais de C.Fredericks qui s'inclut superbement bien). Et déjà le jour se lève ... Peu importe laissons-nous aller ....
Que dire des deux solos, les guitares qui pleurent, qui saisissent la fugacité de ces moments me toucheront toujours. Et quel plaisir de voir de la chanson française qui s'inspire du blues. Goldman a cité Peter Green pour l'inspiration des solos et ça se sent. Le dernier (en version longue) est sublime et fragile tel une plainte dans la nuit. Il y a une chaleur, une sensualité qui se dégage de morceau que j'ai jamais tellement retrouvé. C'est une ballade, un slow avec des paroles tellement censées, réalistes et touchantes que la plupart qui tombent dans le cliché font pâle figure à côté.
Si Goldman était un artiste anglophone, nul doute que Nuit serait devenue une référence internationale rien que pour les solos.
Par contre, c'est un sacrilège de l'écouter en journée.