Quel retour aux fondamentales... de tout.
Dès le début de la chanson, Tim annonce la couleur : "once i was a hunter". Un chasseur. Quoi de plus archaïque. Il y a dans cette chanson cette sincérité, et cette modestie extrême, surtout dans ces paroles d'ouverture (et bon dans la musique aussi) que je ne connais que trop dans ma musique slave, mais que si peu en anglais. "Once i was hunter, and i brought home fresh meat for you" est une phrase si étrange, mais renvoie comme par magie à une vérité d'un amour perdu, au plus fondamental de ce pauvre Tim détruit, cherchant dans les cendres des ruines de celui-ci ("ashes of our ruins"). Oui, CENDRES des RUINES. C'est foutu pour foutu, cet amour. Et je n'ai jamais entendu un homme le pleurer si fort.
Et ce fébrile "ever remember me?", finit la chanson avec un point d'interrogation qui laisse songeur sur la signification de cette ponctuation : un espoir peut-être? Moi je pencherais plus pour un certain fatalisme, une sorte de "plus jamais", malheureusement.
Il y a cette vidéo sur youtube de cette chanson, avec une photo de Tim Buckley les cheveux en bataille, qui a l'air jeune et vieux à la fois, et assis dans la paille. Quelle association de génie. Cette chanson, c'est cette photo.